«Parmi les facteurs pour assurer la qualité de l’enseignement général, la qualification et la capacité professionnelles du contingent d’enseignants sont les premiers à prendre en compte», a affirmé Mme Nguyên Thi Bình, ancienne vice-présidente de la République. Elle a ajouté que c’est aussi la base sur laquelle s’appuyer pour déterminer la stratégie de développement de l’éducation.
Cependant, selon elle, cette question n’a pas encore été prise suffisamment en considération, c’est pourquoi les efforts de rénovation des contenus et des méthodes d’éducation ont du mal à se concrétiser. Beaucoup d’enseignants et scientifiques prestigieux ont déjà exprimé leur inquiétude sur le fait que sans un effort au niveau du corps enseignant il sera impossible d’assurer une refonte de l’enseignement général. Selon eux, les enseignants n’arrivent pas à répondre aux exigences de la société actuelle et du développement d’une éducation moderne.
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| Les enseignants doivent être placés au centre des efforts de refondation du secteur de l’éducation. |
Le prof.-Docteur Trân Kiêu, de l’Institut des sciences et de l’éducation du Vietnam, a tenu fin 2010 une étude sur la situation du travail pédagogique dans 27 écoles primaires, collèges et lycées de 5 villes et provinces à l’échelon central, représentant les trois régions Nord, Centre et Sud. L’étude a montré que les enseignants, en plus d’avoir des journées de travail bien remplies, doivent supporter beaucoup de pression de la part de leur hiérarchie, des parents, des élèves et de toute la communauté. Cette étude a aussi souligné que leur salaire n’est pas digne de leur métier et que, dans les villes, il ne leur permet même pas d’assurer une vie «normale». La situation est pire dans les zones difficiles comme Tây Ninh (Sud), Dak Lak (hauts plateaux du Centre), Lang Son (Nord). De plus, plus de la moitié des professeurs du secondaire souhaitent jeter l’éponge, invoquant un salaire trop bas compte tenu du niveau de pression, de stress et de responsabilité.
«Cela montre clairement que s’il n’y a pas de changement radical dès maintenant, le contingent d’enseignants du primaire et du secondaire sera tout simplement incapable de répondre aux exigences du programme de modernisation de l’éducation après 2015», a déploré Mme Nguyên Thi Bình.
D’après elle, pour renverser la tendance, il est urgent d’améliorer les politiques concernant les enseignants, de réformer leur formation et de revigorer leur régime salarial.
Changer les politiques vis-à-vis des enseignants
Deuxième axe d’attaque, toujours selon elle : les écoles normales. «Elles doivent être réarrangées pour devenir un réseau ayant toutes la même stratégie de développement. Et l’État doit faire en sorte, via des politiques attractives, d’y attirer des professeurs et scientifiques de qualité», a-t-elle indiqué.
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| Les enseignants ont besoin de conditions plus motivantes, notamment ceux exrçant leur métier dans les régions reculées |
Troisième axe de travail, rénover les programmes et les méthodes d’enseignement, rehausser le niveau des enseignants que ce soit en matière de connaissances, de pédagogie, de déontologie, de sens relationnel, de responsabilité vis-à-vis du développement social, culturel et économique.
Quatrièmement : il faut revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail des enseignants.
Cinquièmement : élaborer et promulguer une loi sur les enseignants et le métier d’instituteur, en déterminant précisément les qualités et capacités requises pour les enseignants et gestionnaires d’établissements scolaires.
Le prof.-Docteur Nghiêm Đình Vỳ, ex-chef adjoint de la Commission de propagande et d’éducation du PCV, abonde dans ce sens : «Il faut leur donner des cours de perfectionnement. Cerner les besoins des enseignants en terme d’amélioration de leurs compétences est la mission stratégique du secteur...».
Il a ajouté que tous les trois ou cinq ans, il faudrait organiser des cours de perfectionnement pour tous les enseignants, élaborer des régimes spéciaux pour toutes les catégories d’enseignants : chargé de cours, professeur, élève-maître. Par ailleurs, il importe de dynamiser la coopération interprofessionnelle, de former un contingent de chercheurs et d’enseignants de haut niveau. En outre, il est nécessaire d’attirer les enseignants spécialisés dans les sciences de l’éducation. Et, enfin, ne pas oublier non plus de renforcer aussi la qualité des enseignants du supérieur.