L’île de Côn Co, un trésor sous haute surveillance

Côn Co abrite une population de 400 habitants répartis sur une superficie de 220 ha. Cette île, qui relève administrativement de la province de Quang Tri (Centre), est l’une des cinq réserves marines du Vietnam.

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Vue panoramique de l’île de Côn Co.


L’île de Côn Co voit cohabiter plusieurs écosystèmes caractéristiques des zones maritimes tropicales, avec un récif corallien abritant une faune maritime de haute valeur économique, avec des espèces endémiques et rares.
En plus de ses volcans sous-marins, elle est - aux dires de tous - une des plus belles îles vietnamiennes, alliant une topographie originale à une biodiversité unique, avec des sites exceptionnels comme ce musée naturel où l’on trouve une multitude de coraux, de petites plages faites de dépôts de corallines, des forêts tropicales… Près de 80% de la superficie de l’île est recouverte par la jungle, dans laquelle l’on trouve une farandole d’arbres séculaires.
C’est en octobre 2009 que la réserve marine de Côn Co a été créée. Couvrant 4.532 ha d’étendue maritime, elle comprend une zone «noyau» de 534 ha, une autre de «rétablissement écologique» de 1.392 ha, et une troisième de développement (2.376 ha). Elle possède aussi une zone dite de «développement communautaire» et une zone «périphérique».
Selon les recherches effectuées sur place, la réserve abrite 67 espèces d’animaux ayant pour habitat les fonds marins, 19 de crustacés, 224 de poissons, 68 d’insectes éphémères et 164 espèces de végétaux dont 57 d’algues marines. Plusieurs d’entre elles sont précieuses, économiquement parlant, comme les homards, crabes, calmars, moules, maquereaux, etc.
Une zone strictement protégée
Selon le professeur Dô Công Thung, la création de la réserve a pour objectif de préserver l’écosystème, la biodiversité marine, et plus largement l’environnement ; de développer le tourisme de manière durable, de même que de garantir le renouvellement des espèces sous-marines - l’un n’allant pas sans l’autre -.

«La création de cette réserve est très importante. En coopération avec le comité de gestion, nous édifions des mécanismes de protection et de coopération dans les activités menées à l’intérieur de son périmètre»
, informe le secrétaire et président du Comité populaire du district insulaire de Côn Co, Lê Quang Lanh.

Un habitant du récif corallien.


Le comité de gestion en question a publié des réglementations strictes pour protéger et développer durablement les ressources naturelles. Comme l’interdiction formelle aux bateaux de jeter l’ancre sur les récifs coralliens ; d’exploiter ou de commercialiser les coraux ou d’autres espèces précieuses ; de jeter des ordures, des eaux usées et des hydrocarbures à la mer ; de pêcher à l’aide d’explosifs, etc.
Ces réglementations sont bien respectées par les habitants. Depuis 2002, le jeune volontaire Ngô Van Phong est cadre du comité de gestion de la réserve.
Quotidiennement, en plus de ses activités de pêcheur, il effectue des rondes de surveillance en compagnie de ses camarades. En cas d’infraction, le contrevenant sera condamné à une amende proportionnelle au préjudice constaté ou sera placé, le cas échéant, entre les mains de la police ou des garde-côtes.
Heureusement, les infractions sont rares, les pêcheurs ayant conscience de la valeur du lieu et de la nécessité de le respecter. Témoignage de Luong Van Minh, un pêcheur du district Gio Linh : «Je pêche à 5-7 milles marins de Côn Co. Avant, je jetais l’ancre tout près de l’île, mais maintenant, avec les nouvelles réglementations, je la jette plus au large, ou ailleurs. Nous, les pêcheurs, voulons aussi contribuer à la protection de l’environnement marin pour une exploitation durable des ressources aquatiques dont nous dépendons».
Aux dires des scientifiques, les amendes ne sont pas la meilleure solution à adopter. La première chose à réaliser est de faire comprendre aux habitants l’importance de la préservation pour qu’eux aussi y participent. Ils doivent comprendre que la protection des coraux est primordiale pour la pérennité de la pêche et donc, pour leur avenir.


Le Vietnam compte cinq réserves marines que sont la baie de Nha Trang (Khanh Hoà, Centre), Cù Lao Chàm (Quang Nam, Centre), Phu Quôc (Kiên Giang, Sud), Côn Co (Quang Tri, Centre) et Nui Chua (Ninh Thuân, Centre). Selon les prévisions, le pays en possédera 11 nouvelles en 2015 : l’île Trân, Cô Tô (Quang Ninh, Nord) ; Bach Long Vi, Cat Bà (Hai Phong, Nord) ; Hon Mê (Thanh Hoa, Nord) ; Hai Vân-Son Trà (Thua Thiên-Huê) ; Ly Son (Quang Nam) ; Nam Yêt (Khanh Hoà) ; Phu Quy, Hon Cau (Binh Thuân, Centre) et Côn Dao (Bà Ria-Vung Tàu, Sud).

Hà Minh/CVN


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