>> La Résolution 71 garantit l'équité dans l'accès à l'éducation au Vietnam
>> Percée pour l’éducation et la formation : le Vietnam entre dans une nouvelle ère
>> Résolution 71 : percées dans le développement de l'éducation et de la formation
>> Résolution 71-NQ/TW sur les percées dans le développement de l’éducation et de la formation
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Cérémonie de rentrée scolaire à l'École primaire Trung Yên, quartier de Yên Hòa, à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Le 22 août 2025, le Politburo du Parti a adopté la Résolution N°71 sur les percées dans le développement de l’éducation et de la formation. Ce texte, signé par le secrétaire général Tô Lâm, s’inscrit dans la continuité de deux autres orientations majeures :
la Résolution N°57 sur les percées dans le développement scientifique et technologique, l’innovation et la transformation numérique nationale, et la Résolution N°59 sur l’intégration internationale dans le nouveau contexte. Ensemble, elles forment une base solide, destinée à propulser le pays vers un nouveau cycle de modernisation et de compétitivité mondiale. L’éducation y occupe désormais une place centrale.
La Résolution N°71 affirme qu’un système éducatif de qualité est la clé pour atteindre tous les autres objectifs stratégiques, faisant de l’éducation un pilier essentiel de la transformation nationale avec l’innovation scientifique et l’ouverture internationale.
La résolution rappelle que, jusqu’à présent, l’éducation et la formation n’ont pas réellement joué leur rôle de moteur décisif. Les limites sont connues : disparités régionales persistantes, infrastructures insuffisantes, corps enseignant sous pression et financements en deçà des besoins. Ce constat sans détour reflète une volonté politique d’affronter les faiblesses structurelles et d’imposer un nouveau cap.
L’élément clé réside dans l’évolution du cadre institutionnel. Le texte affirme que la percée éducative doit d’abord passer par un changement de pensée et de perception. Il s’agit d’élargir l’espace d’action, de renforcer les ressources et de consolider la gouvernance. Dans cette optique, l’État conserve un rôle directeur, mais l’investissement public doit agir comme un levier pour attirer les capitaux privés et sociaux, afin de moderniser l’ensemble du système éducatif national.
Le document fixe une vision claire à l’horizon 2045 : le Vietnam devra figurer parmi les vingt premiers pays du monde en matière de qualité éducative. Le pays ambitionne de disposer d’un système moderne et inclusif, capable de générer des ressources humaines hautement qualifiées. L’éducation n’est plus perçue comme une dépense, mais comme un investissement stratégique pour garantir la compétitivité du pays.
Concrètement, l’objectif est qu’au moins cinq universités vietnamiennes figurent dans le Top 100 mondial de certaines disciplines, selon les classements internationaux. Parallèlement, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur doivent cesser d’être fragmentés pour se hisser au niveau des standards régionaux et mondiaux. L’enjeu consiste à former une jeunesse compétente, capable de contribuer activement au développement de l’économie numérique, de la recherche scientifique et de l’innovation industrielle.
Place centrale des enseignants
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Étudiants au laboratoire de robotique de l'Université d'industrie de Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
La Résolution N°71 introduit une nouveauté majeure en matière budgétaire, en fixant à au moins 20% la part des dépenses publiques allouées à l’éducation et à la formation dans le budget de l’État. Dans cette enveloppe, 5% doivent être réservés aux investissements, et 3% à l’enseignement supérieur. L’accent est mis sur les universités, considérées comme catalyseurs de savoir et d’innovation.
Cette orientation traduit une conviction forte : il ne saurait y avoir de qualité éducative sans investissements solides et durables. En clair, la qualité pédagogique ne peut être atteinte sans infrastructures modernes, enseignants motivés et conditions d’apprentissage adaptées.
La Résolution N°71 consacre une attention particulière au corps enseignant. Le texte reconnaît que la qualité d’un système éducatif dépend avant tout de ses professeurs. C’est pourquoi il prévoit des mesures inédites : augmentation substantielle des indemnités professionnelles, avec un minimum de 70% pour les enseignants de la maternelle et du primaire, 30% pour le personnel éducatif, et 100% pour ceux travaillant dans les zones frontalières, insulaires ou parmi les minorités ethniques.
Ces politiques visent à restaurer la dignité et la motivation des enseignants, en leur offrant une reconnaissance tangible de leur rôle essentiel. Le gouvernement espère ainsi freiner l’hémorragie des talents et attirer de nouvelles vocations dans un métier longtemps sous-estimé.
La réforme insiste également sur l’autonomie accrue des établissements, notamment les universités et les centres de formation professionnelle. Cette autonomie ne sera pas uniquement liée à leur capacité budgétaire, mais étendue à la gouvernance et à la gestion académique. L’objectif est de libérer les initiatives, de stimuler l’innovation et de permettre aux établissements de s’adapter rapidement aux besoins socio-économiques.
Par ailleurs, des mécanismes de soutien financier et de crédit préférentiel seront élargis afin de garantir qu’aucun étudiant ne doive abandonner ses études pour des raisons économiques. Ce volet social vise à renforcer l’équité et à élargir l’accès à l’éducation, condition indispensable à un développement inclusif.
Enfin, la résolution accorde une priorité claire à la modernisation des infrastructures. Chaque établissement devra respecter de nouveaux standards de superficie, d’équipements et de qualité pédagogique, progressivement alignés sur les normes internationales. L’État s’engage à réserver des terrains pour l’éducation, faciliter les procédures d’attribution foncière et réduire la fiscalité liée aux projets éducatifs. L’objectif est de créer un environnement propice à l’épanouissement des élèves et à l’innovation pédagogique.
Ainsi, le Vietnam trace une feuille de route cohérente pour devenir, d’ici 2045, un pays développé à revenu élevé. La réussite de cette ambition dépendra de la mise en œuvre rigoureuse des réformes annoncées, mais aussi de la mobilisation collective : État, enseignants, établissements, étudiants et familles.
VT - Dan Thanh/CVN