>>Trois races de poulets qui font saliver les gourmets
Plusieurs produits considérés comme étranges et précieux ont débarqué sur le marché à l’occasion du Têt. |
Le Têt traditionnel évoque une période magique de l’année où chacun oublie ses difficultés en famille autour d’une bonne table. De plus en plus de personnes cherchent à innover en apportant des produits venus de l’étranger, des spécialités des régions montagneuses comme Diên Biên, Lai Châu, Sa Pa, Lào Cai, ou alors des produits extraordinaires. Pour épater la galerie ? Peut-être...
Nguyên Thu Huong, domiciliée dans le quartier de Bach Dang, arrondissement de Hai Bà Trung, Hanoi, confie que deux mois avant chaque Têt, elle recherche à des spécialités régionales pour les offrir à ses proches ou les consommer lors des repas de famille. «Cette année, en dehors des plats traditionnels, je veux acheter des spécialités locales connues. J’ai ainsi commandé 10 kg de viande de buffle séchée, une spécialité de la province de Diên Biên (Nord)», fait-elle savoir.
En dehors des spécialités des régions montagneuses du Nord comme viande séchée et fumée à la manière des Thai noirs (Nord-Ouest), viande fermentée Thanh Son de la province de Phu Tho, riz gluant quyt ou huong (province de Son La), pousses de bambou (Tuyên Quang), les spécialités des provinces du Centre ou du Sud comme crevette fermentée (Huê), banh tet (une sorte de gâteau du Nouvel An) ou fruits confis (Bên Tre)... sont aussi très recherchées. Pour les avoir, de nombreux Hanoïens demandent à des connaissances d’en acheter puis ensuite de les leur envoyer, par la route ou le train.
Trân Thi Luyên, propriétaire d’un magasin de spécialités régionales, fait savoir que malgré les conditions économiques difficiles, les commandes n’ont pas reculé par rapport aux années précédentes, loin de là. En dehors des spécialités du pays, certaines familles fortunées préfèrent des produits de l’étranger comme la viande de cerf-cochon du Cambodge vendue de 750.000 à 1,2 million de dôngs le kilo, les cerises importées des États-Unis (600.000 dôngs le kilo), la viande de bœuf australienne ou américaine (350.000 à 700.000 dôngs le kilo).
Cette année, plusieurs produits considérés comme étranges et précieux ont débarqué sur le marché à l’occasion du Têt. Le Centre d’études des coqs à neuf ergots du groupe vietnamien Dabaco envisage de proposer à la vente 10.000 coqs de cette race de volaille locale, rare et donc coûteuse. Comptez de 3 à 4 millions de dôngs le coq. Le poulet de Dông Tao, une autre race précieuse, est aussi recherché. Son prix : 5 à 6 millions la paire.
Le marché des spécialités ne connaît pas la crise
Forts de leurs succès lors des Têt précédents, les provinces du delta du Mékong comme Cân Tho, Hâu Giang, Tiên Giang continuent de proposer sur le marché leurs pastèques et pamplemousses en formes de gourde, de cube ou de lingot d’or, obtenus en utilisant des moules spéciaux. Selon des agriculteurs, si la sélection des fruits est importante pour le succès, la météo reste le facteur décisif.
«Cette culture est vraiment onéreuse, car le taux de réussite est faible. Pour cette raison, les prix sont élevés, de un à 6 millions la paire, soit de 50 à 100 fois plus que le fruit normal», confie un agriculteur.
L’atmosphère du Nouvel An est déjà là dans les supermarchés |
Dès le 11e mois lunaire, Mme Hông, propriétaire d’un stand au marché Tân Dinh
(1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville), traite déjà un grand nombre de commandes de spécialités de trois régions du pays.
Cette année, elle a augmenté de 50% son stock de marchandises au service du Têt. «Comme chaque année, j’ai mis l’accent sur les produits traditionnels tels que pousses de bambou séchées, produits de la mer séchés, fruits confis», fait savoir Mme Hông.
Le Têt arrive dans un mois, mais l’atmosphère du Nouvel An est d’ores et déjà bien présente dans les marchés de produits de la mer séchés, de fruits confis comme Bên Thành, An Dông (Hô Chi Minh-Ville)...
Par rapport aux années précédentes, les prix de ces produits n’ont pas bougé. Selon de petits commerçants, cette année, grâce au temps favorable, la production halieutique et aquacole est assez élevée, d’où des prix stables. Concrètement, seiches et crevettes séchées sont vendus de 500.000 à 550.000 dôngs le kilo, les fruits confis 100.000 dôngs le kilo...
Le supermarché Saigon Co.op a lancé précocement son programme «Corbeille de cadeaux pour le Têt 2014». Les produits emballés dans ces corbeilles sont des spécialités de villages de métiers et des produits vietnamiens de haute qualité. Le réseau de supermarchés Big C a lui aussi misé sur les produits spéciaux. «Cette année, nous nous concentrons sur les produits traditionnels comme gâteaux de momordique du Nouvel An (Sud), pousses de bambou fermentées (Nord), plusieurs sortes de gâteaux, de spécialités régionales...», informe Duong Thi Quynh Trang, chargée de la communication chez BigC.
Huong Linh/CVN