Formation professionnelle : la qualité avant tout

Une bonne formation professionnelle permet de restructurer l’économie, de créer des emplois ; c’est un véritable levier pour la compétitivité de notre pays. À Hanoi, le réseau d’apprentissage présente encore bien des lacunes.

>>Accélérer l’envoi de travailleurs qualifiés à l’étranger

Un cours de formation sur l’électricité industrielle dans l’école de la formation professionnelle de Ninh Thuân (Sud).

Le projet de construction de l’école de formation professionnelle Son Tây, commune de Thanh My (chef-lieu de Son Tây, Hanoi) a été approuvé en 2009. Pourtant, ce projet, d’un montant d’investissement de 100 milliards de dôngs, n’a toujours pas été déployé.

Phùng Trong Dung, vice-prési-dent de Thanh My, fait savoir que les habitants de la commune attendent avec enthousiasme la mise en oeuvre de ce projet, qui contribuera à doper l’économie locale et à former les travailleurs ruraux. Malheureusement, jusqu’à maintenant, les jeunes de la commune sont toujours obligés de suivre des cours d’apprentissage dans d’autres localités. Selon M. Dung, «la cause de ce retard est le manque de fonds et les faibles capacités du maître d’œuvre».

Au Centre de formation professionnelle de l’arrondissement de Ba Dinh, certains cours ne comptent aucun apprenti. En cause, des équipements obsolètes, des méthodes pédagogiques dépassées. «Les investissements publics restent trop modestes», selon un représentant de ce centre.

Ces deux cas témoignent des lacunes du réseau d’apprentissage de Hanoi. Plus grave encore, le contenu de l’enseignement ainsi que les métiers de formation ne répondent pas aux demandes du marché de l’emploi !

«J’ai déjà suivi des cours de formation professionnelle dans des établissements étatiques. Je n’ai jamais pu décrocher un emploi après. Dans les établissements privés, grâce aux équipements modernes et aux méthodes avancées, j’ai trouvé un emploi stable», confie Nguyên Van Tung, domicilié dans le district de Hoài Duc, Hanoi.

Actuellement, Hanoi compte 298 établissements de formation professionnelle dont 94 publics et 204 privés. Ces trois dernières années, leur nombre a connu une nette augmentation.

Nécessité de renouveler la formation professionnelle

Cours de pratique au Centre de la formation professionnelle de Hòa Vang, ville de Dà Nang (Centre)

Selon Cao Van Sâm, chef adjoint du Département général de la formation professionnelle (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales), ces dernières années, dans le contexte de récession économique mondiale, la création d’emplois a été un défi pour le pays.

Actuellement, le pays compte 1.300 établissements de formation professionnelle, dont 402 à l’échelon de district. Parmi ces derniers, 30% ont bénéficié d’investissements en termes d’équipements et de bases matérielles. Trois ans après le lancement du programme de formation professionnelle 1956, plus d’un million de travailleurs ont été formés. Plus de 80% ont trouvé un emploi après leur formation ou continuent à exercer leur métier mais avec des revenus plus élevés. Dans certaines provinces, le taux de travailleurs trouvant un emploi après leur formation est bas comme Yên Bai (16%).

M. Sâm a souligné les lacunes principales : équipements arriérés, qualité de la formation ne répondant pas aux exigences du marché de l’emploi, manque d’enseignants.

Face à cette situation, ces écoles devront améliorer la qualité de la formation, renouveler les programmes, les moderniser et les intégrer dans une optique internationale.

Le contenu et les méthodes de formation doivent être bien calculés pour que les travailleurs ruraux puissent accéder non seulement aux nouvelles techniques, mais encore aux nouveaux savoir-faire. En outre, la coopération entre écoles d’apprentissage et entreprises est indispensable.

Dans les temps à venir, le Département général de la formation professionnelle envi-sage de réviser l’aménagement du réseau d’écoles de formation professionnelle d’ici 2020. L’objectif est de parvenir à une meilleure répartition de ces établissements sur le territoire national, de diversifier les méthodes d’apprentissage. Les localités devront bien cerner leurs besoins, ceux des entreprises et renforcer l’organisation de foires à l’emploi.

Le plan d’aménagement du réseau d’écoles de formation professionnelle d’ici à 2020 fixe à 40% le taux de travailleurs formés en 2015, à 55% en 2020 et à 90% en 2030.

Huong Linh/CVN

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