Pour une solution concertée

Les constats majeurs qui se dégagent font état des limites concernant les mesures en matière de sauvegarde du patrimoine bâti ainsi que le manque de conscience de la population, première concernée dans la préservation de ces anciennes maisons.

>>Le bâti ancien : un patrimoine à vau-l’eau

Une des bâtisses anciennes du village de Duong Lâm, à Hanoi.

D’après Truong Minh Tiên, directeur adjoint du Service de la culture, des sports et du tourisme de Hanoi, à l’heure actuelle, Hanoi n’a préservé que des sites déjà classés. En l’occurrence, l’ancien village de Duong Lâm et le Vieux quartier.
«Pour l’instant, le recensement des anciennes maisons d’autres villages n’est pas encore possible en raison du faible budget dont nous disposons. C’est ce qui explique également le niveau de déception du travail réalisé jusqu’ici au regard des résultats escomptés. L’État doit adopter des mesures adaptées à l’exécution de ce travail. Et pourquoi ne pas solliciter l’expertise du secteur privé à travers d’appels d’offre ? Quant aux propriétaires d’anciennes maisons, leur implication dans la protection du patrimoine s’avère indispensable et passe surtout par une étroite collaboration avec l’État».
Trinh Van Xuân, habitant du village de Cu Đà, district de Thanh Oai, Hanoi, pense différemment. «Trois de mes quatre fils ont construit leur maison loin d’ici. Mais celle-ci, je l’ai réservée pour l’aîné. Au fil des années, ma maison s’est détériorée au grand dam des services du logement, et nous nous sommes personnellement efforcés de l’entretenir. Nos voisins par contre ont détruit les leurs faute de moyens financiers conséquents. À cet effet, je ne partage pas l’idée d’une reconnaissance de mon village sur le plan national de peur de subir le même sort que les habitants de Duong Lâm».

Plus pragmatique, le Pr-Dr Dang Van Bài, vice-président de l’Association du patrimoine culturel du Vietnam, préfère soulever des pistes de réflexion pour trouver des solutions.
De son avis, l’État doit inventorier et cataloguer les différentes anciennes maisons. Il préconise la mise en place d’un mécanisme de préservation adéquat destiné à expliquer clairement aux propriétaires le bien fondé d’un vestige reconnu par l’État, tout en leur signifiant leurs responsabilités une fois rénové et répertorié comme patrimoine.
Susciter un réel amour pour le patrimoine

En parallèle, il propose une amélioration des conditions de vie des habitants pour susciter un réel amour et un attachement au patrimoine afin qu’ils en assurent une bonne protection d’autant plus qu’il constitue également aussi bien leur héritage que leur âme.

Il faut tout faire pour protéger le bâti ancien, notre héritage.


À la croisée des vues, le chercheur culturel Truong Ngoc Tuong reconnaît avant tout le caractère complexe de la question de la rénovation des anciennes maisons. Une situation dont les responsabilités sont partagées entre, d’une part, des personnes occupant des lieux considérés comme patrimoine mais dont le niveau de conscience pour leur sauvegarde fait malheureusement défaut, et, d’autre part, des services du logement dont le désintérêt est assez perceptible. Et d’après lui, la situation devient plus délicate lorsque au-delà des maisons à préserver, il faut en plus gérer les personnes qui s’en occupent.
Ainsi, pour un équilibre parfait, il suggère en amont un travail de l’État passant par une évaluation de l’ancienneté des maisons, leur éventuelle réquisition avant de les rendre à leurs propriétaires et, en aval, il recommande un travail de rénovation par les propriétaires eux-mêmes en conformité avec la politique mise en place par l’État.
Enfin, Nguyên Hông Thang, directeur du Comité de gestion du Vestige architectural et artistique de l’ancien village de Phuoc Tích (province de Thua Thiên-Huê, Centre), plaide quant à lui pour ce village antique classé «Vestige national» depuis 2009.
Avec 24 bâtisses anciennes, dont 6 complètement délabrées, les habitants dépourvus de moyens nécessaires ne sont pas en mesure de les rénover. À cet effet, il réclame l’intervention de l’État pour réaménager leurs jardins. Il s’agit de plus de penser à sensibiliser les habitants autour de la notion du patrimoine.

Nguyên Van Hoc/CVN

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