Le chant des amateurs classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Excellente nouvelle pour la culture vietnamienne : le đờn ca tài tử (chant des amateurs) vient d’être inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

>>Un art musical riche en émotions et sentiments

C’est au cours de la 8e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, tenue du 2 au 7 décembre à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, que la décision a été entérinée, en présence d’environ 800 délégués venus d’une centaine de pays.

 

Si le đờn ca tài tử est bien un art traditionnel, il a su évoluer avec le temps. 
                                                                          

Selon un communiqué de presse publié le 5 décembre par l’organisation onusienne, le comité a inscrit au total 11 éléments sélectionnés parmi 30 candidatures présentées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, clôturant ainsi l’examen des candidatures à l’inscription pour l’année 2013.

La Liste représentative est un instrument de promotion qui vise à assurer une plus grande visibilité du patrimoine immatériel en général et à reconnaître des traditions et des savoir-faire portés par les communautés qui reflètent leur diversité culturelle, sans pour autant leur accorder aucun critère d’excellence ou d’exclusivité.

Le đờn ca tài tử (chant des amateurs) du Vietnam fait donc partie des onze nouveaux éléments inscrits.

Un mérite logique

Le đờn ca tài tử est apprécié des habitants non seulement du Sud, son berceau, mais aussi de tout le pays. Il est interprété lors de festivals, de célébrations et de rituels d’anniversaires de décès dans les provinces méridionales. D’après le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Thanh Son, président du Comité national de l’UNESCO du Vietnam, la reconnaissance du chant des amateurs en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité n’est pas seulement une satisfaction des habitants des provinces du Sud ou des acteurs dans ce domaine, mais plutôt celle de tout le pays et de la communauté des Vietnamiens à l’étranger, exprimant la «juste appréciation» de la valeur de ce genre d’art populaire original. «Étant donné toutes ses valeurs, le +đờn ca tài tử+ du Sud mérite bien des honneurs», a-t-il estimé.

 

Le chant des amateurs véhicule de belles valeurs, le tout dans un écrin d’émotions sans pareil.

Le đờn ca tài tử répond à une série de critères fixés par l’UNESCO : il est transmis de génération en génération dans les 21 villes et provinces méridionales du Vietnam, et sans cesse renouvelé par le biais des échanges culturels entre différents peuples. Selon Nguyên Thanh Son, l’inscription du chant des amateurs sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité permettra la promotion des échanges entre communautés, ou entre musiciens et chercheurs, de manière à sensibiliser sur l’importance de cet héritage au niveau tant local qu’international.

En effet, de nombreuses mesures concrètes et diversifiées ont été prises par la communauté et le pays pour préserver la documentation, le transfert, la reconnaissance, la promotion de la valeur et de la pérennisation du đờn ca tài tử du Sud. En ce sens, une première démarche avait été initiée par l’Institut de musicologie du Vietnam qui avait entamé en 2010 un travail de répertoire du đờn ca tài tử.

En 2012 déjà, cet art a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Le dossier soumis à l’UNESCO avait été constitué par des artistes, des autorités locales, des organisations spécialisées et des experts, tous engagés à préserver cet art. Ce dossier a obtenu la plus haute évaluation de l’organisation onusienne. «En honorant le +đờn ca tài tử+, l’UNESCO a compris ses valeurs et son originalité. C’est une reconnaissance méritée pour les artistes ayant contribué à son épanouissement», a indiqué Nguyên Thanh Son.

Identité culturelle de la nation

Si le đờn ca tài tử est aujourd’hui reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, c’est d’abord grâce à sa valeur particulière. Il est à la fois lié à la vie spirituelle et aux pratiques culturelles des habitants du Sud, et respecté par la communauté et transmis de façon continue de génération en génération. Cela témoigne d’ailleurs de la forte détermination et des importants efforts fournis par l’ensemble du pays dans la conservation de cet héritage culturel.

«En classant un bien d’un pays au patrimoine mondial, l’UNESCO reconnaît les efforts de ce pays dans la préservation de ce bien. En effet, elle prend note des efforts du Vietnam, ainsi que de la participation des autorités et des communautés locales. Dans le dossier que nous lui avons soumis, nous avons d’ailleurs indiqué ce qui avait été fait, en précisant ce que nous comptions faire par la suite. Reste à appliquer tout cela à la lettre», a informé Nguyên Thê Hung, chef du Département du patrimoine, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Cette reconnaissance contribuera, d’une part, à renforcer la position et le rôle du patrimoine pour la société, enrichir la diversité culturelle du Vietnam et de l’humanité, et, d’autre part, à aider la communauté à prendre davantage conscience de son héritage pour qu’elle soit fière et plus active dans la mobilisation de la jeune génération à protéger et promouvoir les valeurs du đờn ca tài tử, qui doit désormais être assimilé au noyau de la culture de toute la nation.

 

Phuong Nga/CVN

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