>>Tourisme maritime et culture locale, une alliance qui marche
À Kon Tum (hauts plateaux du Centre), on propose aux touristes de vivre des expériences avec l’ethnie Ba Na : porter une hotte sur le dos et accompagner le propriétaire aux champs le matin, aller brûler des roseaux au flanc de la montagne l’après-midi, dormir dans la maison sur pilotis, chanter des airs folkloriques le soir, entre autres réjouissances... Le touriste n’est plus un simple contemplateur, il devient aussi un acteur de la vie locale. Ses relations avec les autochtones en sont transformées.
Les touristes étrangers se renseignent sur les procédés de fabrication des lanternes à l’ancien quartier de Hôi An, dans la province de Quang Nam (Centre). |
Moins sauvage que le Tây Nguyên, la province de Quang Nam (Centre) a aussi de belles expériences de vie avec les habitants à offrir. À Hôi An, il suffit de payer 25 dollars pour vivre durant une journée la vie trépidante d’un maraîcher du village de Trà Quê, d’un pêcheur du village de Thanh Nam ou d’un fabricant de lanternes. Quant aux pêcheurs du delta du Mékong, ils se bousculent pour accompagner les touristes à la pêche, les faire participer à la vidange d’une mare. Car ces Monsieurs et Mesdames Tây (Occidentaux) adorent se retrousser les manches ou les bas de pantalons, bêcher, cueillir des légumes, fendre du bois, porter de l’eau avec une palanche, pied nus dans la terre s’il le faut ! Ce sera sûrement la plus belle expérience de leur voyage au Vietnam. En tout cas, la plus mémorable, bien plus que la visite d’une pagode.
Des circuits diversifies
Ces dernières années, ce tour «Un jour dans la peau d’un agriculteur» a connu un bel essor dans la province de Quang Nam puis, comme une tâche d’huile, s’est répandu dans plusieurs autres localités du pays. Souvent, l’hôte et les «convives» travaillent ensemble et s’apprennent des choses mutuellement. «Les horticulteurs sont très sympas. Ici, j’ai passé de moments inoubliables et savouré le calme d’un village rural», a confié un touriste australien.
Quant aux habitants locaux, ils apprennent l’anglais pour pouvoir communiquer avec des voyageurs. La famille de Lô A Muc, au village de Ta Van Giay à Sa Pa (dans la province de Lào Cai, Nord), en est un exemple. Le temps où sa famille vivait de l’agriculture, et où ses trois enfants n’étaient pas scolarisés, est révolu. Elle vit désormais du homestay (accueil chez l’habitant local). En moyenne, chaque mois, il y a trois ou quatre groupes de touristes chez lui, et chaque voyageur donne de 50.000 à 80.000 dôngs/jour. Chaque mois, le revenu familial s’élève à environ 3 millions de dôngs. «Présenter mon village, la culture de notre ethnie aux voyageurs, les villageois comme moi en sont fiers. En plus, on gagne de l’argent. Tout le monde ici veut participer», a confié M. Muc. Nombre de paysans locaux se sont même mis à l’anglais pour pouvoir communiquer avec leurs clients.
Ces dernières années, le tour «Un jour dans la peau d’un agriculteur» a connu un bel essor dans la province de Quang Nam. |
Le homestay connaît un bel essor à Lào Cai, Mai Châu (à Hoà Binh), Hôi An, My Son (à Quang Nam). Véritable découverte de le intérieur d‘un pays, le homestay a de riches potentiels au Vietnam.
Ces dernières années, plusieurs agriculteurs de Sa Pa ont ouvert des compagnies de tourisme, parmi elle Vietdiscovery, de Dô Trong Nguyên, spécialisée dans le tourisme d’aventure. Sa compagnie a organisé des tours de trekking, de découverte des villages en association avec des numéros artistiques présentés par les autochtones.
Des atouts sous-exploités
Le pays recèle de nombreuses forêts par exemple à Bach Ma, Cat Tiên, Cuc Phuong... idéales pour des découvertes de la faune et de la flore. Pourtant, seuls sept voyagistes proposent des tours spécialisés dans ce domaine. Le pays a aussi d’innombrables belles plages pour le tourisme maritime, mais tout est encore sommaire. La découverte des fonds sous-marins n’est proposée que dans de rares endroits.
Selon Dang Thi Tho, responsable du voyagiste Phuong Hoàng à Hanoi : «Les besoins des touristes changent toujours, aussi les opérateurs doivent-ils élaborer de nouveaux programmes, itinéraires, de qualité. On va à la plage pour bronzer, se baigner, contempler la mer mais beaucoup de gens souhaitent aussi être actif. Pour ne pas bronzer idiot».
Bon nombre d’experts ont suggéré de mettre l’accent sur le kayak, le tourisme-conférence, le trekking, la découverte de la forêt Cat Tiên, de la grotte de Phong Nha-Ke Bàng, le parachutisme ascensionnel, le tourisme thérapeutique. Hanoitourism s’est lancé dans les tours d’aventure avec «À la découverte de la région Nord-Est». Saigontourist, Vietravel et Fiditour lui ont emboîté le pas.
Diêu An/CVN