Remaniement de la direction d'Air France-KLM

La direction d'Air France-KLM, premier groupe d'aviation européen, a été remaniée le 17 octobre et son patron limogé, une annonce surprise expliquée par les mauvais résultats économiques du groupe.

Pierre-Henry Gourgeon, reconduit en juillet pour un second mandat de quatre ans, a dû démissionner de ses fonctions au cours d'un Conseil d'administration extraordinaire et a été remplacé par le président du conseil d'administration Jean-Cyril Spinetta, a annoncé le groupe dans un communiqué publié le 17 octobre.

L'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre des Finances, Alexandre de Juniac, reprendra les fonctions de M. Gourgeon à la tête de la compagnie Air France, l'une des deux composantes du groupe aérien franco-néerlandais.

M. Spinetta, qui a déjà dirigé le groupe pendant douze ans, sera épaulé par le Néerlandais Leo Van Wijk.

Cette démission apparaît davantage sur le fond comme un limogeage, plusieurs sources proches du dossier ayant confié que le climat s'était dégradé entre M. Gourgeon et M. Spinetta ces derniers mois. Mais Air France-KLM expli-que ce remaniement par la nécessité d'améliorer "la performance opérationnelle et financière du groupe dans un contexte marqué par les incertitudes économiques". "La priorité absolue doit être donnée au rétablissement et à l'amélioration des résultats d'Air France et de KLM", raison pour laquelle "la mise en place d'une holding Air France-KLM de plein exercice, qui devait avoir lieu au début de l'année 2012, est reportée (à) courant 2013", annonce par ailleurs le groupe.

Cependant que ses concurrents européens se montrent plus compétitifs, le groupe Air France-KLM connaît de sérieuses difficultés. Revenu dans le vert fin mars au terme l'exercice 2010-2011, il a replongé avec l'annonce fin juillet d'une perte de près de 200 millions d'euros au 1er trimestre 2011-2012.

Ces mauvais chiffres peuvent expliquer la brutalité du remaniement, estime-t-on de source syndicale. En effet, au sein du groupe, "c'est KLM qui fait les bons résultats" et les Néerlandais ne veulent pas payer pour les pertes d'Air France, explique un syndicaliste ayant requis l'anonymat.

Améliorer la compétitivité

Le prochain patron d'Air France, poursuit le même syndicaliste, devrait donc avoir une mission qui convienne à l'actionnaire néerlandais : améliorer la compétitivité.

De fait, "KLM a fait plus de restructurations sur les quatre, cinq dernières années qu'il n'y en a eu chez Air France", constate un analyste sous le couvert de l'anonymat.

Pour un autre analyste boursier, le nouveau tandem "devrait être plus à même de repenser certaines liaisons, d'introduire davantage de flexibilité, de prendre exemple sur le modèle de la compagnie allemande Lufthansa sans pour autant remettre en cause le pacte social au sein d'Air France".

AFP/VNA/CVN

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