Raids américains contre les Houthis au Yémen, 21 morts selon les rebelles

Le président américain Donald Trump a annoncé des frappes "décisives et puissantes" samedi 15 mars contre les rebelles houthis au Yémen après leurs menaces contre le commerce maritime, des attaques qui ont tué au moins 21 personnes selon les insurgés.

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Une image diffusée par l'armée américaine le 15 mars montre des avions décollant pour une opération contre les rebelles houthis au Yémen.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans un message sur son réseau Truth Social, le président américain a également demandé à l'Iran "d'arrêter immédiatement" son soutien aux Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre, dont la capitale Sanaa.

Une "attaque américano-britannique" a visé un quartier résidentiel dans le district de Shououb dans le Nord de Sanaa, a indiqué en soirée la télévision des rebelles, Al-Massirah. Elle a fait état d'une attaque similaire à Saada, fief des rebelles dans le Nord du Yémen. Londres n'a pas annoncé de frappes dans l'immédiat.

Un photographe de l'AFP dans la capitale yéménite a entendu trois explosions et vu des panaches de fumée s'élever d'un quartier résidentiel. Les forces de sécurité ont immédiatement bouclé la zone.

Les États-Unis ont mené "une action militaire décisive et puissante" contre les Houthis au Yémen, a déclaré Donald Trump.

"Nous utiliserons une force létale écrasante jusqu'à ce que nous ayons atteint notre objectif", a-t-il prévenu.

Il s'agit des premières frappes américaines contre les Houthis depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.

Sur leur site Ansarollah, les insurgés ont communiqué un bilan de 20 morts : neuf lors d'une "agression américano-britannique" dans le quartier al-Jarf de la capitale Sanaa, et 12 dans d'autres régions du Yémen.

"Prêts à répondre"

Les Houthis ont averti que "cette agression ne restera pas sans réponse".

"Nos forces armées sont prêtes à répondre à l'escalade par l'escalade", a dit le bureau politique des rebelles dans un communiqué diffusé sur Al-Massirah.

Les frappes interviennent quelques jours après l'annonce par les Houthis le 11 mars de leur intention de reprendre les attaques qu'ils menaient depuis un peu plus d'un an au large du Yémen contre des navires de commerce qu'ils estiment liés à Israël.

Une capture d'écran d'une vidéo de l'AFPTV montre une colonne de fumée au dessus de Sanaa, le 15 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces rebelles, qui soutiennent les Palestiniens à Gaza, ont souligné que cette décision avait été prise après le refus d'Israël de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza dévastée par 15 mois de guerre.

"Vos attaques doivent cesser à partir d'aujourd'hui", a lancé Donald Trump au sujet des "terroristes houthis", auxquels il a promis "l'enfer".

Le président américain a aussi adressé un message à l'Iran : "ne menacez pas le peuple américain, leur président (...) ou les routes maritimes mondiales. Et si vous le faites, attention, parce que l'Amérique vous en tiendra totalement responsable et nous ne vous ferons pas de cadeau !".

"Les attaques continues des Houthis contre l'armée américaine et des navires commerciaux en mer Rouge ne seront pas tolérées", a par ailleurs prévenu, selon un communiqué du département d'État, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Moscou est allié avec Téhéran, qui soutient les Houthis.

Ces derniers font partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" face à Israël, qui regroupe aussi notamment le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais, affaiblis après des guerres contre Israël.

Saluant le "soutien" apporté par les Houthis au peuple palestinien dans la bande de Gaza, le Hamas a condamné samedi, dans un communiqué, "l'agression aérienne américano-britannique", la qualifiant de "violation flagrante du droit international".

"Organisation terroriste"

À partir de novembre 2023, les Houthis ont mené des attaques au large du Yémen contre des navires qu'ils estimaient liés à Israël, mais aussi aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens à Gaza, où une guerre a opposé pendant 15 mois le Hamas à Israël, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Le 19 janvier, les Houthis avaient cessé leurs attaques après l'entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza.

Les attaques contre les navires ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.

Selon le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, les Houthis ont "attaqué des navires de guerre américains 174 fois et des navires commerciaux 145 fois depuis 2023".

Début mars, les États-Unis ont classé les Houthis "organisation terroriste étrangère", après la signature d'un décret en ce sens par Donald Trump.

AFP/VNA/CVN

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