Les activités économiques exercent une pression de plus en plus importante sur l'environnement. La pollution, qui va en s'aggravant, menace les ressources naturelles, notamment la terre et l'eau, et nuit inéluctablement à la biodiversité. Ce sont l'ensemble des espèces animales, végétales et donc des écosystèmes qui sont menacés...
L'appauvrissement de la biodiversité fait peser d'autres menaces, bien réelles, lesquelles concernent directement l'Homme cette fois : pénurie de vivres, de médicaments, de matériaux pour l'industrie et la construction… Mais le tableau n'est pas aussi sombre qu'il n'y paraît, à condition d'établir et de préserver des réserves de biosphère, gardiennes de cette biodiversité sur Terre.
En effet, les réserves de biosphère sont un modèle indissociable du développement durable, selon la devise "Préservation pour développement et développement pour préservation". La création de telles réserves pour faire face au changement climatique et à ses impacts doit garantir l'équilibre entre préservation de la biodiversité, des ressources naturelles et développement socioéconomique, maintien des valeurs culturelles traditionnelles, de sorte de pouvoir satisfaire les besoins perpétuellement croissants de l'être humain.
Les objectifs principaux des réserves de biosphère sont d'étudier et de trouver des solutions pour une utilisation, une exploitation raisonnée des terres, c'est-à-dire respectueuse de l'environnement tout en permettant d'améliorer les conditions de vie des populations. Les habitants vivant dans ces réserves ont d'ailleurs le droit de maintenir leurs activités économiques traditionnelles pour gagner de quoi vivre, mais sont en contrepartie obligées de protéger l'environnement.
La combinaison entre les nouvelles techniques et la technique de culture traditionnelle contribuera à protéger les êtres vivant du pays. En d'autres termes, les réserves de biosphère peuvent être considérées comme un laboratoire vivant facilitant les recherches, l'éducation, la formation et la surveillance des écosystèmes, profitables à la communauté locale, mais aussi au pays et au reste du monde.
L'on comprend ainsi aisément pour quoi la création de telles réserves est nécessaire. Cela étant dit, le développement de ces dernières exige la définition de critères précis à propos de la préservation et de l'utilisation raisonnée des ressources naturelles, ce afin de protéger paysages et environnement. D'après les experts, l'adéquation entre préservation et développement est fonction de la structure des zones dans les réserves de biosphère.
Sur le plan spatial, chaque réserve en question doit être divisée en trois zones : centrale (ou noyau), tampon, et de transition ; sachant qu'il y a une ou plusieurs zones noyau dans chacune d'entre elles. Ce ou ces secteurs sont réservés à la préservation de la biodiversité, aux activités de surveillance, de recherches, d'éducation pour sensibiliser davantage les habitants sur la nécessité de protéger les écosystèmes. Les zones tampon et de transition des réserves de biosphère peuvent servir à développer différents modèles de développement économique durable (au sens premier du terme) qui serviront de terrains d'expérimentation pour les scientifiques, gestionnaires…
Le Vietnam compte à l'heure actuelle huit réserves de biosphère inscrites dans le réseau de réserves de biosphère mondiales. Six se situent au niveau d'estuaires ou sur le littoral.
Ces réserves contribuent efficacement à procéder à l'évaluation de l'état de l'environnement et sont un laboratoire à ciel ouvert idéal dans l'optique de trouver des solutions d'aménagement et de développement économique durables, et ce pour les trois grandes régions économiques du Vietnam.
Huong Linh/CVN