C'est ce qu'a déclaré Nguyên Ngoc Sinh, président de l'Association de protection de la nature et de l'environnement du Vietnam (VACNE), lors d'une conférence intitulée "Waste to Energy (Valorisation énergétique des déchets - WtE) - possibilité d'application au Vietnam", tenue le 30 juin à Hanoi.
Co-organisé par la VACNE et la Compagnie générale par actions d'import-export et de construction du Vietnam (Vinaconex), cet événement a réuni plus de 200 gestionnaires, chercheurs et entreprises spécialisés dans le traitement des ordures et la protection de l'environnement. L'objectif était de collecter les idées des scientifiques sur la technologie WtE.
"Le terme WtE est encore inconnu de nombreux habitants vietnamiens. Pourtant, plusieurs pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, la Chine, le Japon, le Singapour… appliquent de plus en plus cette technologie pour produire de l'énergie à partir de déchets, au dépens de leur stockage et de leur enfouissement dans les décharges publiques", a fait savoir Ekkehart Gartner, vice-président de la compagnie allemande Martin Gmbh, spécialisé dans la construction des usines de recyclage des ordures. Selon lui, WtE désigne l'utilisation des technologies de combustion modernes pour récupérer l'énergie, généralement sous la forme d'électricité et de vapeur, à partir d'un mélange de déchets solides municipaux. Ces nouvelles technologies peuvent réduire le volume des déchets d'origine de 90%, en fonction de leur composition.
D'après Nguyên Van Tuân, directeur général de Vinaconex, la méthode dominante de l'élimination des ordures au Vietnam est de les enfouir sous terre ou de les stocker dans des décharges ouvertes. Bien que cette méthode soit peu coûteuse au premier abord, elle présente un certain nombre de graves inconvénients : les décharges polluent l'air ambiant et surtout les eaux ; elles dégagent des odeurs pour le moins nauséabondes ; les déchets enfouis, une fois le processus de dégradation entamé, libèrent du méthane, un gaz explosif et, qui plus est, bien plus nocif que le dioxyde de carbone en terme d'effet de serre…
Selon les statistiques, la totalité des ordures de la ville de Hanoi augmente en moyenne de 15% par an. Environ 5.000 tonnes de déchets solides sont rejetées quotidiennement dans la capitale. En raison de l'augmentation du volume de déchets rejeté à Hanoi, il n'y aura plus assez d'espace pour enterrer les ordures en 2012. Pour sa part, Hô Chi Minh-Ville rejette quotidiennement plus de 7.000 tonnes de déchets et dépense chaque année plus de 235 milliards de dôngs pour les traiter.
Pour remédier à ce problème, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville devrait associer le développement de la technologie WtE avec l'industrie de recyclage des ordures de la vie quotidienne.
Phuong Nga/CVN