Des mesures durables pour la biodiversité du delta du Mékong

Le delta du Mékong a un rôle important dans la stratégie de développement socioéconomique du pays. Il est un des greniers à riz du pays, grand producteur de fruits, riche de ressources aquatiques, et en outre une région de traditions et de biodiversité devant être préservées.

Comment faire pour valoriser tous ces atouts, tout en préservant un développement durable ? Cette préoccupation a fait l'objet d'un forum intitulé "Préservation de la nature et des cultures pour un développement durable du delta du Mékong" qui a été organisé du 4 au 6 juin par le Comité national de l'homme et de la biosphère du l'UNESCO (UNESCO-Mab), en coopération avec le Comité populaire de la province de Bên Tre (delta du Mékong).

Le delta du Mékong, en particulier de la péninsule de Cà Mau jusqu'à Soc Trang et Bac Liêu, sera lourdement affecté par la montée du niveau des océans dû au changement du climat. Selon les prévisions, ce niveau s'élèvera d'ici 2070 de 15 cm à 90 cm, entraînant la perte de 15.000 à 20.000 km². D'après le professeur Mac Duong, vice-président de l'Association des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville, outre la perte de terres, faune et flore et plus généralement l'écosystème seront gravement atteints sinon même détruits, à commencer celui littoral des mangroves.

Par ailleurs, et en dehors du réchauffement climatique, le Docteur Dào Trong Tu a également souligné le fait que les cultures développées et pratiquées par la population de ce delta sont étroitement liées au Mékong. Or, ce fleuve risque d'être profondément modifié par l'homme puisqu'une vingtaine de projets de centrales hydroélectriques et leur barrage de retenue sont prévus dans les pays situé en aval du Mékong. Si l'indifférence persiste, 50% des cours d'eau du delta deviendront des lacs, l'arrêt de la fertilisation des sols par leurs sédiments les rendront quasiment incultes, remettant en cause l'alimentation des animaux comme de millions de personnes. Des dégâts si importants que leurs conséquences sont inestimables.

Des mesures adaptées

Le professeur Docteur Nguyên Hoàng Tri a souligné la nécessité d'élaborer des mesures adaptées pour faire face aux conséquences du changement climatique. Les politiques définies par les autorités centrales comme locales dans les régions concernées doivent être souples mais effectives afin de pouvoir limiter les conséquences du changement climatique.

Pour le long terme, le professeur Mac Duong a proposé de construire des logements pour accueillir la population des zones qui seront inondées en 2030. De même, un réseau de bassins et de lacs artificiels pour réserver de l'eau douce en permanence pour les localités pouvant subir des remontées d'eau de mer doit être créé. Un tel réseau permettra en outre d'alimenter le bassin du Mékong lorsque le cours de ce fleuve sera moindre en raison de centrales situées en aval du delta.

Selon Trân Van Tu, président de l'Association des sciences humaines et sociales de la ville de Cân Tho, le programme d'édification d'une "Nouvelle campagne", l'adaptation au changement climatique ainsi que la formation des agriculteurs sont les éléments décisifs de la stratégie à définir.

S'agissant des conséquences des futures centrales, le Docteur Dào Trong Tu a proposé de suspendre leur construction pendant dix ans afin de pouvoir effectuer des recherches approfondies qui permettront de définir les meilleures mesures à prendre. Selon lui, ce problème relève de l'intérêt commun de chaque pays traversé par le Mékong, aussi est-il souhaitable que ces derniers recherchent un consensus en la matière. Le bassin de ce fleuve, patrimoine commun, doit être respecté, d'autant qu'il reviendra aux générations suivantes.

Truong Giang/CVN

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