Depuis plusieurs années, des mesu-res de lutte contre les inondations dans la mégapole du Sud ont été et sont prises comme réhabilitation du système d'évacuation des eaux pour les bassins de grands canaux et arroyos, construction d'ouvrages destinés à contenir les vives-eaux, installation de stations de pompage… Selon le Centre de gestion du programme de lutte contre les inondations de Hô Chi Minh-Ville, les actuels projets de curage des canaux et arroyos, d'installation du nouveau système d'égouts au centre-ville, bien qu'inachevés, ont aidé à réduire d'environ 20% la superficie des zones souvent les pieds dans l'eau.
Cependant, d'après le professeur-Docteur Hô Long Phi, directeur adjoint de ce centre, en dépit de ces efforts, les inondations qui frappent régulièrement les localités suburbaines de la ville, comme les 7e et 12e arrondissements, ceux de Gò Vâp et de Thu Duc, le district de Bình Chánh… sont devenues "pres-que incontrôlables" .
Analysant ce phénomène, M. Phi estime qu'il "résulte essentiellement de l'action humaine" . Pour lui, on ne peut imputer cette situation au seul changement climatique et à la mon-tée du niveau des océans, qui a seulement progressé de quelques cen- timètres ces dernières années, alors que le niveau des fleuves a monté jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres... En réalité, le réseau d'égouts de Hô Chi Minh-Ville est en règle générale étroit et suranné. Conséquence : les épisodes pluvieux, de plus en plus torrentiels, furieux et prolongés, font qu'il sature rapidement. La situation est d'autant plus grave que le système d'évacuation des eaux est endommagé par de nombreux ouvrages de construction, faute d'un aménagement urbain correctement réalisé et d'une gestion étroite.
Mesures globales
Afin que le programme de réduction des inondations pour la période 2010-2015 de Hô Chi Minh-Ville soit mené à bien, le président du Comité populaire municipal, Lê Hoàng Quân, a demandé à ses services concernés de prendre des mesures énergiques en vue d'une efficacité non seulement dans l'immédiat, mais aussi sur le long terme.
Il s'agit d'abord de résoudre pour l'essentiel ce problème au centre-ville (environ 100 km²) et d'empêcher la naissance de nouveaux lieux susceptibles d'être submergés de façon chronique dans les localités suburbaines (580 km²). Ensuite, il importe de réviser les plans d'urbanisme pour diminuer les risques d'inondations en déclarant telle ou telle zone "inondable" et donc interdite à la construction d'habitations. Par ailleurs, il est nécessaire d'aménager le système d'évacuation des eaux pluviales et de développer celui d'infrastructures techniques. "Pour régler définitivement le problème des inondations, Hô Chi Minh-Ville doit investir massivement dans la réhabilitation de ses infrastructures. La planification urbaine privilégie l'adaptabilité au changement climatique, qui a une incidence certaine sur les capacités d'évacuation des eaux" , précise Hô Long Phi.
À cet effet, la construction de lacs de régulation des eaux (lacs-réservoirs) est considérée comme une mesure efficace. Cette technique est appliquée avec succès dans nombre de pays, notamment en Thaïlande et au Japon. En particulier, le maire Lê Hoàng Quân souligne l'importance de créer trois ceintures vertes (d'une largeur de 2.000 à 3.000 m) le long des fleuves Sài Gòn, Dông Nai et Nhà Bè.
Huy Quang/CVN