Selon les derniers chiffres du Service des ressources naturelles et de l'environnement de Hô Chi Minh-Ville, au mois de mai dernier, 269 des 450 entreprises riveraines du fleuve Sài Gòn déversaient directement leurs eaux usées dans le cours d'eau, faute de stations d'épuration. Les plus polluantes sont notamment les entreprises automobiles. Sans compter les eaux rejetées par les ménages et les activités touristiques, qui sont d'autres sources de pollution pour le bassin versant des fleuves Sài Gòn et Dông Nai.
En moyenne, environ 600 tonnes de déchets dangereux sont rejetées quotidiennement dans la ville. Or, les quatre compagnies spécialisées dans le traitement de ce type de déchets ne peuvent répondre qu'à seulement une trentaine de tonnes par jour... Des milliers de tonnes s'entassent donc dans la décharge du quartier de Long Bình, dans le 9e arrondissement. Les écologistes ont tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises pour avertir du danger que constituent ces matières et matériaux polluants pour la nappe phréatique de Hô Chi Minh-Ville.
Depuis 2010, le Service municipal des ressources naturelles et de l'environnement incite le secteur privé à investir dans le traitement des déchets dangereux. Et quatre entreprises sont actuellement engagées dans ce secteur d'activités : les compagnies Quôc Viêt, Môc An Châu, la Sarl de traitement des déchets solides du Vietnam et la Sarl de l'environnement urbain. Cependant, le plus grand obstacle auquel les investisseurs se heurtent est la pénurie de terrain. Alors, les services compétents de la ville conjuguent leurs efforts pour accélérer le rythme des démarches d'expropriation pour 200 ha de terre au Nord-Ouest du district suburbain de Cu Chi, ce au service des projets de traitement des déchets solides et dangereux, ainsi que de recyclage des ordures.
Traitement radical des déchets
Des canaux et rivières aux eaux noires et nauséabondes, un air vicié en raison des émissions de fumées en tout genre... Hô Chi Minh-Ville est malade de la pollution. Elle fait toutefois le pari d’amoindrir le fléau en cinq ans !
"Le Service des ressources naturelles et de l'environnement de Hô Chi Minh-Ville se concentre sur les tâches capitales afin d'atteindre l'objectif de diminuer la pollution de l'environnement d'ici 2015" , affirme son directeur adjoint Nguyên Van Phuoc.
Concrètement, l'inspection et le contrôle des entreprises et des établissements de production implantés dans la ville sont renforcés. En 2011, la priorité est donnée au regroupement des secteurs les plus polluants, des établissements de production à gros risques, des sources de déchets. "Les plus gros pollueurs seront sévèrement sanctionnés : la phase de la production, qui engendre la pollution, devra s'arrêter. Le cas échéant, ils seront contraints de se déplacer ou se verront même retirer leur licence d'activité" , précise M. Phuoc.
Outre ces mesures d'urgence, la simplification des formalités administratives relatives à la défense de l'environnement est aussi mise en exergue. En fait, il est arrivé qu'une vingtaine de missions environnementales différentes ait inspecté une même entreprise en un an. "En 2011, pour éviter que les contrôles n'empiètent les uns sur les autres et nuisent à leur efficacité, les services concernés ont intensifié leur coordination en élaborant leurs plans d'inspection au début de cette année" , informe Nguyên Thi Du, chef de l'Inspection du Service municipal des ressources naturelles et de l'environnement. Il en résulte que chaque mission comprend désormais des inspecteurs de divers secteurs : Service des ressources naturelles et de l'environnement, Département général de la protection environnementale, police, services de l'environnement des arrondissements et districts… "J'espère que ces mesures feront sentir leurs effets" , souhaite Mme Du.
Rapport global sur l'environnement au Vietnam en 2010
Hoàng Minh/CVN
19/6/2011
Le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement a rendu public le 10 juin à Hanoi le rapport global sur la situation de l'environnement au Vietnam en 2010.
D’après son ministre Pham Khôi Nguyên, ce rapport est consacré en particulier à l'évaluation des conséquences du développement socio-économique sur l'environnement, aux effets du changement climatique, aux calamités naturelles, aux désastres environnementaux et leurs dangers pour l'environnement, à l'appréciation de l'état du foncier, des eaux, de l'air, des déchets solides et de la biodiversité, à l'analyse accompagnée d'exemples représentatifs des impacts de la pollution sur la santé publique et le développement socio-économique du Vietnam.
Selon ce rapport, malgré une croissance économique élevée de 7,2% par an en moyenne et l'assurance du bien-être social, le Vietnam fait face à des défis, dont la pollution qui ne cesse de s'aggraver et la dégradation des milieux naturels.