«La plantation de mangrove dans la commune de Vam Ray, district de Hon Dat, province de Kiên Giang (Sud), pour lutter contre l'érosion et protéger la digue maritime est un franc succès".
Des propos de Sharon Brown, conseillère en chef de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) concernant le modèle de plantation de forêts littorales à Vam Ray. Financé par l'Agence australienne pour le développement international (AUSAID) et secondé par la GIZ, ce modèle s'inscrit dans le cadre du projet de "Préservation et développement de la biosphère de Kiên Giang", réalisé de 2008 à 2011 avec un budget de 1,64 million d'euros. Avec sa croissance rapide et sa résistance à la salinité, le cajeputier a été planté sur 3,36 ha et 1,5 km le long de la digue maritime.
"Dans cette localité, on a appliqué auparavant, à titre d'essai, de nombreuses formules de protection du littoral avec la construction de digues en béton, évaluées à 30 milliards de dôngs/km, mais qui n'ont pas résisté à l'assaut des vagues", a fait savoir Nguyên Tân Phong, un expert technique dudit projet.
"Actuellement, le réseau de digues maritimes protégées par les mangroves permet de contrecarrer l'envahissement de l'eau salée. Ainsi, les terres cultivables deviennent plus fertiles grâce aux limons qui s'y déposent", a renchéri Mme Nga, une habitante locale qui a tiré, l'année dernière, de sa plantation de canne à sucre une recette d'environ 71 millions de dôngs.
Citant une constatation de l'Université australienne Queensland, Sharon Brown a déclaré qu'il était rare que des mangroves replantées soient aussi efficaces contre l'érosion que celles de Vam Ray. De ce résultat, la GIZ se prépare à multiplier ce modèle dans d'autres régions du Vietnam et des pays d'Asie du Sud-Est tels que Laos, Cambodge, Thaïlande et Indonésie. Des pays qui sont aussi confrontés à ce double problème.
Avec un littoral de 205 km, Kiên Giang est la province ayant la plus longue façade maritime du delta du Mékong. Selon une enquête menée par la GIZ, 33% du littoral de Kiên Giang sont érodés et 59% menacés par l'érosion. En outre, une digue de 11 km de long a été détruite sous les coups de boutoir des vagues.
Un nouveau programme sur le changement climatique
Un nouveau programme sur le changement climatique et les écosystèmes littoraux a été signé récemment à Rach Gia. Cofinancé par l'Allemagne et l'Australie, ce programme, d'un investissement de 710 milliards de dôngs sera réalisé à Kiên Giang, An Giang, Cà Mau, Soc Trang et Bac Liêu (delta du Mékong) pendant cinq ans, de 2011 à 2016.
Ce programme a pour but d'aider ces localités à mieux faire face au changement climatique.
Michael Wilson, conseiller d'ambassade australienne au Vietnam, estime que le Vietnam est considéré par le Comité intergouvernemental sur le changement climatique comme l'un des pays les plus touchés par le changement climatique. Notamment le delta du Mékong, densément peuplé, où la vie des habitants est menacée par la montée du niveau de la mer et la hausse de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon lui : "Le gouvernement australien s'engage à poursuivre ses aides au Vietnam pour faire face au changement climatique, notamment en faveur des provinces du delta du Mékong". Il souhaite voir s'étendre le modèle de plantation de mangrove de Kiên Giang aux autres provinces du delta.
En effet, en 2010, au Vietnam, les calamités naturelles ont causé la mort et la disparition de 362 personnes, et ont fait 490 blessés. Plus de 60.000 maisons ont été détruites, 470.000 autres submergées, sans compter la destruction de 300.000 ha de riz et de cultures de subsistance... Les dégâts sont estimés à 16.000 milliards de dôngs.
Huong Linh/CVN