Ont été frappées dans la matinée du 15 août les villes de Kout, Tikrit, Bagdad, Taji, Najaf, Kirkouk, Ramadi, Kerbala, Khan Beni Saad, Iskandariya, Mossoul, Balad et plusieurs localités de la province de Diyala dont Baqouba.
Ces attentats, qui ont fait 67 morts, n'ont pas été revendiqués.
Ils ont été suivis dans la soirée par une nouvelle attaque à Youssoufiya (25 km au sud de Bagdad) qui a fait 7 morts, a indiqué une source au ministère de l'Intérieur.
Huit hommes armés en uniformes de l'armée ont fait irruption vers 21h30 (18h30 HMT) dans une mosquée et appelé par leurs noms 7 membres de la milice anti-Al-Qaïda Sahwa, qu'ils ont "abattus devant les autres fidèles". "Ils ont déclaré être des membres de l'État islamique d'Irak" (Al-Qaïda), puis se sont enfuis, a dit la source.
"Tuer des Irakiens innocents durant ce mois (de ramadan) montre que ceux qui ont fait ça n'ont ni religion, ni sens commun", avait estimé plus tôt le 15 août le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dans un communiqué. "Ils ne resteront pas impunis pour ces crimes. Les forces de sécurité ne doivent pas laisser ces tueurs souffler (...). Tout répit signifierait mettre en danger le sang des Irakiens", a-t-il ajouté.
Tollé international
La communauté internationale a vivement réagi après la vague d'attentats sanglants dans une douzaine de villes irakiennes. "Il y a eu des attaques et nous les condamnons sévèrement", a déclaré à la presse le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
L'ONU a condamné les attaques et appelé le peuple irakien à rejeter la violence et les hommes politiques à travailler à "la paix par le dialogue national et la réconciliation", selon le porte-parole du secrétaire général Ban Ki-moon.
Cette série d'attentats intervient en plein mois sacré de ramadan et alors que les principales composantes politiques irakiennes viennent de s'entendre pour autoriser le gouvernement à négocier avec les États-Unis le maintien d'un contingent limité de formateurs américains après la date butoir de fin 2011.
Les États-Unis ont encore 47.000 soldats en Irak, qui doivent tous partir à la fin de l'année, selon l'accord signé en novembre 2008 entre Bagdad et Washington.
"La situation générale" reste marquée par "une violence en recul", selon le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney, selon qui les attaques meurtrières de le 15 août "ne changent pas" le projet de retirer les troupes américaines d'ici la fin de l'année. "Et si (les responsables irakiens) avaient une demande à faire valoir, nous la prendrions certainement en compte. Mais au moment où je vous parle, nous nous en tenons à l'accord conclu entre les deux gouvernements", a-t-il ajouté.
De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a fermement condamné le 15 août les attentats terroristes en Irak, déclarant que ces attaques "ne pouvaient se justifier". "Nous condamnons fermement ces attaques extrémistes sanglantes. Quelles que soient les motivations de leurs auteurs et exécuteurs, ils ne peuvent se justifier", a souligné le ministère des Affaires étrangères. "L'éradication du terrorisme demande l'unification des efforts de tous les Irakiens sur la base d'un accord national et d'un dialogue entre les grandes forces politiques irakiennes et les communautés ethniques et confessionnelles", a insisté le ministère.
Il a ajouté que cela garantira la stabilité en Irak, renforcera son unité, sa souveraineté et son indépendance.
AFP/VNA/CVN