Soixante-quatre ans après l'indépendance de la puissance britannique le 15 août 1947, Manmohan Singh a salué le chemin effectué par "la plus grande démocratie du monde", une immense mosaïque qui se rêve en super puissance.
"Ce n'est pas une réussite ordinaire pour notre démocratie peuplée de 1,2 milliard d'habitants et constituée de tant de religions, de langues et de cultures que d'avancer rapidement sur le chemin du développement", a-t-il résumé, comme pour faire taire les critiques de l'opposition sur les scandales.
Vantant "une stabilité politique, des progrès socio-économiques, un environnement d'harmonie commune", M. Singh a jugé que l'Inde était aujourd'hui "remplie de confiance et d'estime de soi", lors de son discours à la nation depuis le Fort rouge de New Delhi, symbole de l'indépendance du pays.
La 3e puissance économique d'Asie espère atteindre l'an prochain un rythme de croissance de 8,5% en dépit d'une politique monétaire agressive visant à enrayer l'inflation galopante et qui commence à freiner l'activité industrielle.
Dans un rapport publié en juin, l'OCDE que l'Inde, qui jouit de l'un des taux de croissance les plus élevés au monde, est devenu un des principaux moteurs de l'économie mondiale. Mais des centaines de millions de personnes vivent toujours sous le seuil de pauvreté officiel, et la malnutrition et les problèmes de santé restent un fléau majeur dans de nombreux États.
Le Premier ministre, à la tête du gouvernement de centre-gauche depuis sept ans, s'est engagé le 15 août à éradiquer tous les bidonvilles du pays et à reloger leurs habitants en facilitant l'accès à la propriété, sans préciser à quelle date.
Seul considérable bémol à la grandeur de l'Inde, selon M. Singh : le fléau endémique de la corruption. "Aujourd'hui, le monde reconnaît notre potentiel à devenir l'une des plus grandes puissances économiques mondiales. Mais le problème de la corruption est un gros obstacle à une telle transformation", a-t-il admis.
Affirmant que son gouvernement prenait "les mesures les plus strictes possibles dans les affaires de corruption qui sont apparues", il a cependant demandé que la corruption ne soit pas débattue dans "une atmosphère qui remette en question les progrès du pays".
Le Premier ministre faisait ainsi clairement référence à certains activistes radicaux ayant entamé plusieurs grèves de la faim ces derniers mois pour faire pression sur le gouvernement.
AFP/VNA/CVN