Proche-Orient : la France et l'Espagne réaffirment le rôle de l'Union européenne

Les ministres français et espagnol des Affaires étrangères, respectivement, Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos, ont affirmé le 11 octobre à Jérusalem l'importance du rôle de l'Union européenne (UE) dans le processus de paix israélo-palestinien.

"Nous n'avons pas la place qu'ont les Américains, c'est normal parce que les Américains ont cette tradition de soutien à l'État d'Israël et de soutien au processus de paix, que nous n'avons pas mais que nous gagnons petit à petit", a assuré M. Kouchner à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, au consulat de France à Jérusalem en compagnie de M. Moratinos. "On a sauvé politiquement l'Autorité nationale palestinienne quand les autres ne voulaient pas avoir un partenaire", a déclaré le chef de la diplomatie espagnole, apparemment en référence à l'isolement par Israël du dirigeant palestinien Yasser Arafat de 2002 à sa mort en 2004. "Pourquoi on a encore Abou Mazen (Mahmoud Abbas, successeur d'Arafat, NDLR) comme interlocuteur de la paix ? Qui a sauvé l'Autorité nationale palestinienne ? Ce sont les Européens, économiquement évidemment, mais aussi politiquement", a-t-il poursuivi. "Si nous n'avions pas un rôle, si nous n'avions pas un poids, si nous n'avions pas une influence peut-être que notre ami Lieberman n'aurait pas réagi comme il l'a fait", a ajouté M. Moratinos en référence aux propos de son homologue israélien Avigdor Lieberman dimanche soir lors d'un dîner avec les deux ministres européens. "Avant de venir ici nous dire comment régler nos conflits, je me serais pour le moins attendu à ce que vous puissiez résoudre tous vos problèmes en Europe", leur a-t-il dit, selon l'ensemble des médias israéliens. "Oui, nous avons des problèmes en Europe. Mais c'est aussi l'exemple de problèmes réglés, l'Europe, c'est 27 pays qui ont fait la guerre pendant des siècles et qui se sont entendus", a rappelé M. Kouchner.

Le ministre français s'est déclaré "optimiste" quant à la résolution du différend sur la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée. "Nous sommes sortis de là avec l'impression que (...) nous pouvions, l'Europe, et en particulier l'Espagne et la France, aider dès lors qu'un mécanisme se mettait en marche et je crois qu'il se mettra en marche", a-t-il indiqué.

Les deux ministres européens se sont ensuite rendus à Jéricho (Cisjordanie) pour l'inauguration avec M. Fayyad des projets financés par leurs pays respectifs, avant de partir en Jordanie où ils devaient rencontrer le roi Abdallah II puis Mahmoud Abbas.

Le président français Nicolas Sarkozy a réclamé le 27 septembre que l'UE et l'Union pour la Méditerranée soient associées aux négociations de paix, dénonçant un "problème de méthode" dans les pourparlers parrainés par Washington. "L'Europe, premier donateur en faveur des Palestiniens, l'Union pour la Méditerranée, qui est affectée par ce conflit, doivent, c'est une exigence, désormais participer au processus politique", avait-il estimé lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Abbas à Paris.

AFP/VNA/CVN

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