Dans la foulée, le ministre du Travail, Eric Woerth, a présenté deux amendements au Sénat, où est examinée la réforme, déjà adoptée par les députés.
Certaines mères de trois enfants qui ont interrompu leur carrière pour s'en occuper et les parents de handicapés pourront ainsi continuer à partir à la retraite à 65 ans, au lieu des 67 ans prévus par la réforme, en bénéficiant d'une pension à taux plein.
La première disposition, qui concerne "130.000 mères de familles", nées entre 1951 et 1955, est "une mesure forte, qui répond à une iniquité réelle et constatée", a déclaré le ministre.
Ces mesures, d'un coût de 3,4 milliards d'euros, seront financées par des prélèvements sur les revenus du capital et sur certaines plus-values immobilières.
Le président français avait déjà annoncé des aménagements sur les emplois pénibles et pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes, au lendemain d'imposantes manifestations et grèves contre le texte le 7 septembre. Mais Nicolas Sarkozy, qui veut faire de cette réforme l'emblème de son engagement à "changer la France", a toutefois dit à plusieurs reprises qu'il ne reviendrait pas sur le coeur du projet, à savoir le report de l'âge de départ en retraite porté de 60 à 62 ans, et le passage de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein.
Le gouvernement doit faire face depuis ces derniers jours à un durcissement du conflit, avec l'appel à un mouvement de grève reconductible dans les chemins de fer à partir du 12 octobre qui pourrait bloquer le pays. D'autres appels à des grèves illimités ont été lancés dans l'énergie et les transports urbains, en particulier à Paris.
Samedi, lors de la quatrième journée d'action à l'appel des syndicats depuis début septembre, entre 900.000 et 3 millions de personnes (selon les sources) avaient manifesté, recueillant le soutien de 71% des Français, selon un sondage.
Les dernières annonces du pouvoir ont été qualifiées d'"écran de fumée" par la gauche. Ce ne sont "pas des avancées mais le maintien de dispositions qui existent déjà", a lancé la sénatrice socialiste Christiane Demontès.
Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour répondre à des besoins de financement évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.
AFP/VNA/CVN