Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a multiplié les accords commerciaux en Grèce, Italie et Turquie, surtout dans les infrastructures de transport, durant une tournée qui devait prendre fin le week-end dernier.
Vendredi à Ankara, la Chine a signé des accords pour participer à la modernisation de 4.500 km de voies ferrées.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui-même appelé de ses voeux la création d'une "nouvelle Route de la soie" ferroviaire entre la Chine et l'Europe via la Turquie, sur le modèle des antiques itinéraires de caravaniers qui jusqu'au 16e siècle ont permis le commerce des marchandises entre les deux parties du monde.
En Italie, la Chine a aussi investi dans des infrastructures et des réseaux, mais liées à l'énergie solaire et aux télécoms. Wen Jiabao a appelé les entreprises italiennes, "Marco Polo d'aujourd'hui", à investir davantage dans son pays.
Dans les trois pays, Pékin a promis que les échanges commerciaux allaient bondir d'ici à 2015, de 40 à 100 milliards de dollars par an avec l'Italie, de 17 à 50 milliards de dollars avec la Turquie, et doubler à 8 milliards avec la Grèce.
Le geste de Wen le plus commenté dans la presse internationale a été l'engagement chinois d'acheter des obligations d'État grec, lorsque le pays surendetté et affaibli recommencera à émettre des obligations à long terme, une fois résorbée une partie de son abyssal déficit.
"La Chine a toujours attaché une grande importance à ses relations avec l'Union européenne. Si elle aide la Grèce dans la limite de ses possibilités, c'est pour éviter une contagion de la crise de la dette souveraine à l'ensemble de la zone euro", a dit Wang Liqiang, chercheur au département Europe de l'académie des sciences sociales chinoises.
La Chine a renforcé son implantation au Pirée, premier port grec près d'Athènes, où le géant chinois Cosco a une concession de 35 ans sur deux terminaux de fret maritime.
L'objectif déclaré de Pékin est d'en faire le principal centre de transit des marchandises chinoises à destination du marché européen.
De 800.000 en 2010, le nombre de conteneurs traités par Cosco devrait passer à 3,7 millions d'ici à 2015, selon Wen, qui a aussi annoncé le déblocage de 5 milliards de dollars pour que les armateurs grecs puissent acheter des bateaux chinois.
La Chine qui a aussi un projet de centre logistique près du Pirée, a par le passé exprimé son intérêt pour les chemins de fer grecs promis à privatisation.
AFP/VNA/CVN