Le prix Nobel de chimie à un trio américano-japonais

Le prix Nobel de chimie a été attribué le 6 octobre à un trio américano-japonais pour avoir créé un des outils les plus sophistiqués de la chimie ouvrant la voie à des traitements du cancer ou à des produits électroniques et plastiques révolutionnaires.

Le comité Nobel a distingué l'Américain Richard Heck, 79 ans et les Japonais Ei-ichi Negishi, 75 ans et Akira Suzuki, 80 ans.

Leurs découvertes permettent à des centaines de scientifiques de synthétiser de nombreuses substances présentes dans la nature à travers le monde, des mers italiennes aux océans des Philippines à la jungle indonésienne de Bornéo, explique le comité.

Les trois chimistes sont récompensés pour leurs travaux sur "le couplage croisé catalysé au palladium", un ensemble de réactions chimiques du carbone obtenues grâce à un catalyseur utilisant le métal rare. Chacun des lauréats a donné son nom à une de ces réactions chimiques.

"La réaction Heck, la réaction Negishi et la réaction Suzuki sont d'une importance considérable pour les chimistes, selon le comité Nobel, car ils permettent la création d'éléments chimiques toujours plus complexes" et sont "d'importants outils pour la recherche de nouveaux médicaments".

Elles ont ainsi permis la synthèse du diazomanide A, tiré d'un petit invertébré marin des Philippines qui s'avère efficace contre les cellules cancéreuses du côlon, ou encore la dragmacidine F, présente dans une éponge marine italienne, utilisée contre l'herpès et le sida.

Le couplage croisé catalysé au palladium est aussi utile dans les progrès des antibiotiques contre les bactéries résistantes ou encore dans l'industrie électronique pour produire des écrans ultra-plats de "quelques millimètres", ajoute le comité de l'Académie royale des Sciences.

Même si les premières réactions de ce type ont été faites il y a plus de 400 ans par Richard Heck dans son laboratoire du Delaware, "elles sont toujours améliorées et développées", souligne le comité.

"Les découvertes de Richard Heck, Ei-ichi Negishi et Akira Suzuki sont déjà d'une grande importance pour l'humanité. Néanmoins, si l'on prend en compte les développements en cours dans les laboratoires à travers le monde, ces réactions vont probablement devenir encore plus importantes dans le futur".

Interrogé par téléphone lors d'une conférence de presse, suivant l'annonce du prix, M. Negishi, qui se trouvait aux États-Unis, a concédé qu'il en rêvait depuis de nombreuses années.

"J'ai commencé à rêver du prix il y a un demi-siècle quand je suis arrivé aux États-Unis. En rencontrant de nombreux lauréats des Nobel, j'ai réalisé que ce n'était pas une fiction, mais une réalité qui peut arriver en principe à tout le monde, moi y compris. C'était il y a 50 ans. Depuis, je dois confesser que cela a été mon plus grand rêve réalisable", a-t-il dit.

"J'étais sans voix. C'était une grande surprise pour moi", a quant à lui expliqué Richard Heck, interrogé par l'agence TT. "C'est une grosse surprise parce que je n'ai rien fait en laboratoire depuis plusieurs années".

La saison 2010 des Nobel s'est ouverte lundi avec le prix de médecine attribué au père des bébés-éprouvettes, le Britannique Robert Edwards, suivie mardi du prix de physique remis à deux chercheurs d'origine russe, Andre Geim et Konstantin Novoselov, pour leur découverte du graphène, une forme révolutionnaire du graphite.

AFP/VNA/CVN

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