Selon les premiers résultats officiels du vote le 26 janvier, le chef de l'État a obtenu plus de 60% des suffrages après le dépouillement de plus d'un million de bulletins, sur les 9,85 millions de personnes ayant voté.
Les résultats de ce premier scrutin d'après-guerre qui s'est déroulé dans un climat tendu après une campagne émaillée de violences devaient être annoncés vers midi (06h30 GMT).
Le ministre des médias Anura Priyadharshana Yapa a déjà déclaré que le président sortant se "dirigeait vers une victoire historique" tandis que le porte-parole de l'opposition Rauf Hakeem a affirmé qu'il y avait eu de nombreuses violations du droit électoral.
La tension est encore montée d'un cran le 27 janvier lorsque des troupes armées, constituées d'environ 80 soldats, ont encerclé l'hôtel de luxe où se trouve l'ex-général de l'opposition Sarath Fonseka, dans le Centre de Colombo.
Les troupes ont été déployées après l'information selon laquelle des déserteurs de l'armée se trouveraient parmi les 400 personnes à l'intérieur de l'hôtel, a déclaré un porte-parole de l'armée, le brigadier Udaya Nanayakkara.
Le gouvernement avait auparavant accusé Fonseka d'employer une milice privée constituée de déserteurs, une allégation démentie par l'opposition. Un porte-parole de l'opposition a déclaré le 27 janvier que cette présence militaire visait à "nous intimider ou arrêter nos dirigeants".
Selon Rauf Hakeen, Fonseka a le sentiment d'être détenu contre sa volonté. La situation est "incompréhensible" et sans précédent pour un scrutin présidentiel, a-t-il ajouté.
Le ton de la campagne électorale, qui a tourné au règlement de comptes entre 2 anciens alliés dans la victoire contre la rébellion séparatiste tamoule, et les accusations mutuelles de préparation de coup d'État font craindre une contestation des résultats et un retour à l'instabilité dans un pays ayant à peine recouvré la paix.
Le Sri Lanka a proclamé en mai 2009 sa victoire contre les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE), considérés comme un groupe terroriste par le Sri Lanka et les pays occidentaux, après un conflit de près de 40 ans qui a fait entre 80.000 et 100.000 morts.
Mahinda Rajapakse, 64 ans, nationaliste acharné issu de la majorité cinghalaise, a convoqué la présidentielle 2 ans avant le terme de son mandat débuté en 2005 pour profiter de la vague de soutien qu'il avait reçue après la victoire contre les rebelles. Mais l'ex-général Fonseka, 59 ans, lui aussi considéré dans l'île comme l'artisan de la victoire, a ruiné ses plans en se présentant dans l'opposition après avoir démissionné de l'armée cet automne, accusant M. Rajapakse de l'avoir soupçonné d'un coup d'État.
Les bureaux de vote à peine clos le 26 janvier, le gouvernement a mis en cause la légitimité de la candidature de Fonseka.
AFP/VNA/CVN