Le président afghan demande le retrait de noms de talibans de la liste de sanctions de l'ONU

Le président afghan Hamid Karzaï a affirmé le 25 janvier à Istanbul son intention de demander le retrait de certains talibans de la liste de sanctions de l'ONU, alors qu'une paix négociée avec les talibans en Afghanistan est de plus en plus évoquée.

"Je vais faire une déclaration lors de la conférence de Londres en vue du retrait de noms de talibans de la liste de sanctions de l'ONU", a déclaré M. Karzaï, qui doit présenter aujourd'hui, lors d'une réunion internationale à Londres, un programme de développement destiné à inciter les talibans à déposer les armes.

L'ONU a créé en 1999 un "Comité des sanctions contre Al-Qaïda et les talibans" chargé d'établir une liste de personnes et entités associées à Al-Qaïda, à Oussama ben Laden ou aux talibans susceptibles de voir leurs avoir gelés et de faire l'objet d'interdictions de voyager.

M. Karzaï, qui s'exprimait devant la presse à l'issue d'un sommet tripartite avec ses homologues turc Abdullah Gül et pakistanais Asif Ali Zardari, a souligné l'importance d'une politique de la main tendue en direction des talibans. "Ceux d'entre les talibans, qui ne sont pas membres d'Al-Qaïda ou d'un autre réseau terroriste, sont les bienvenus s'ils veulent rentrer dans leur pays, déposer les armes et reprendre une vie (normale) dans le respect de la Constitution afghane", a-t-il affirmé. "Nous avons l'approbation de nos amis et voisins et j'espère que nous allons aussi recevoir leur soutien financier", a-t-il ajouté, faisant allusion aux enjeux financiers de la conférence de Londres.

Les déclarations de M. Karzaï surviennent alors que le commandant des forces de l'OTAN en Afghanistan vient d'affirmer qu'une "solution politique" impliquant les talibans est "inévitable" dans le conflit afghan.

L'arrivée sur place de 30.000 soldats américains supplémentaires devrait affaiblir l'adversaire et permettre une paix négociée, a dit le général Stanley McChrystal au Financial Times.

Interrogé sur la possibilité de voir des talibans accéder au gouvernement, il a répondu : "Je pense que tout Afghan peut jouer un rôle s'il se focalise sur l'avenir et pas sur le passé". En réponse à une question sur un éventuel rôle de médiateur que la Turquie pourrait jouer entre le gouvernement afghan et les talibans, M. Gül a affirmé qu'Ankara était prêt à remplir les missions qu'on lui confierait. "Pour remporter la lutte contre le terrorisme, isoler les acteurs du terrorisme et les réduire à de petites factions est une stratégie importante. Dans ce contexte, si la Turquie se voit confier une mission, elle s'en acquittera", a-t-il déclaré.

M. Zardari a pour sa part souligné que le Pakistan "n'a jamais découragé le dialogue" et qu'il était nécessaire de "parler de paix".

Les 3 présidents participaient à leur quatrième sommet tripartite en moins de 3 ans.

La Turquie, traditionnellement proche de Kaboul et d'Islamabad et membre musulman de l'OTAN, cherche à se poser en médiatrice entre les 2 voisins, aux relations conflictuelles jusqu'à une date récente.

Hamid Karzaï entretenait des relations difficiles avec le prédécesseur de M. Zardari, Pervez Musharraf, chacun se renvoyant la responsabilité de l'insécurité persistante le long de la frontière entre les 2 pays, devenue repaire des talibans.

Quelque 1.700 soldats turcs sont déployés en Afghanistan pour des missions de patrouilles à Kaboul.

Hier, les 3 présidents devaient être rejoints par les représentants des voisins de l'Afghanistan pour évoquer l'aide à ce pays.

AFP/VNA/CVN

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