Une conférence internationale sur l'aide à Haïti prévue en mars à New York

Une conférence internationale sur l'aide à Haïti après le séisme du 12 janvier se tiendra en mars au siège des Nations unies à New York, à l'invitation des États-Unis, a annoncé le 25 janvier le Canada à l'issue d'une réunion d'urgence à Montréal.

Celle-ci a été l'occasion pour Haïti de demander - sans avancer aucun chiffre - un soutien "massif" à la communauté internationale dans le travail "colossal" qui l'attend pour relever le pays dévasté.

En même temps, le Premier ministre Jean-Max Bellerive a affirmé haut et fort que l'État haïtien jouerait un rôle central de coordination et qu'il n'avait pas l'intention de céder une part de sa souveraineté à qui que ce soit.

Ce principe a été appuyé par l'ensemble des participants à la conférence, à commencer par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, dont le pays est accusé par certains États de la région de prendre trop de place en Haïti, y compris militairement. "Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui sur les principes clés qui vont guider notre effort, dont notamment le rôle dirigeant du gouvernement d'Haïti et une coopé- ration étroite au sein de la communauté internationale", a dit Mme Clinton au cours d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre.

Remerciant M. Bellerive et le président René Préval, elle a déclaré que "le gouvernement d'Haïti a exercé son leadership dans des circonstances très difficiles".

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a souligné que l'intervention internationale n'avait pas pour objectif d'"occuper" Haïti. "Ce n'est pas pour les occuper, ce n'est pas pour les diriger, c'est pour leur donner (...) sous leur direction, suffisamment d'espoir et de transformation et de réalisation et peut-être de gouvernance. Avec eux, pour eux, sous leur direction", a insisté le ministre français.

Interrogé sur des demandes de financement de 3 milliards de dollars qu'il aurait adressé à la conférence de Montréal, M. Bellerive a démenti avoir fait une telle proposition. "Le gouvernement n'a pas de chiffres officiels et n'a pas demandé un seul sou pour l'instant, car nous n'avons pas terminé notre travail d'évaluation des besoins", a-t-il dit devant la presse.

Dans son discours, M. Bellerive a résumé les principaux problèmes auxquels son pays est confronté 13 jours après le séisme qui pourrait avoir fait 150.000 morts dans l'ensemble du pays, selon le dernier bilan des autorités. "La structure gouvernementale telle qu'elle est actuellement ne peut pas répondre à l'urgence", a-t-il reconnu, précisant que les autorités réfléchissaient à des mécanismes pour mieux coordonner leur action avec les partenaires étrangers. Il a parlé de "comités de crise" aptes à travailler notamment avec la mission des Nations unies en Haïti, la Minustah.

Le Premier ministre a évoqué aussi la centralisation excessive du pays autour de Port-au-Prince, phénomène qu'il veut éliminer à l'avenir, et la mobilisation indispensable de la diaspora haïtienne.

Tous les participants étaient d'accord pour estimer qu'il s'agirait d'un effort de longue haleine. "Au moins 10 années de travail nous attendent en Haïti", a dit le Premier ministre canadien Stephen Harper.

L'annulation de la dette internationale d'Haïti - une question qui n'est pas jugée "fondamentale" par M. Bellerive - n'a pas été abordée à l'issue de la réunion.

Une vingtaine de personnes ont manifesté dans le calme devant le bâtiment où se tenait la conférence, le siège de l'Organisation de l'aviation civile internationale, contre la présence militaire américaine en Haïti.

AFP/VNA/CVN

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