>>Présidentielle française : dernière semaine marathon pour les candidats
>>Macron en meeting pour faire décoller sa campagne
>>Présidentielle française : le duel Macron-Le Pen se précise
Photomontage des douze candidats à l'élection présidentielle d'avril en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En déplacement dans le Finistère, le président sortant a renvoyé à "d'autres candidats" leur "complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine" et leurs "financements du côté de la Russie".
M. Macron faisait allusion à Marine Le Pen reçue par le président russe en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt d'environ neuf millions d'euros à un créancier russe.
Le chef de l'État était interrogé lors d'un point presse sur son dialogue avec M. Poutine avec qui il a échangé à de multiples reprises depuis le début de la guerre en Ukraine, sans succès notable.
Dans le petit village de Spézet, où il est allé à la rencontre d'habitants, il a lancé un plaidoyer pour l'Europe y compris en matière d'indépendance énergétique. Une divergence d'approche profonde avec ses concurrents directs, Mme Le Pen et le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui gagnent du terrain dans les enquêtes d'opinion.
Selon trois sondages diffusés mardi 5 avril, la candidate RN se situe désormais entre 20,5 et 23% d'intentions de vote, tandis que l'insoumis se consolide en troisième entre 15,5 et 16,5%. Le président sortant se maintient toujours en tête, mais il s'effrite pour se situer entre 25 et 28%.
M. Mélenchon, qui a reçu le soutien des anciens présidents brésiliens de gauche Lula (2003-2011) et Dilma Rousseff (2011-2016), s'est adressé aux électeurs de Mme Le Pen lors de son dernier grand meeting de campagne au Grand Palais de Lille devant plusieurs milliers de personnes, un meeting retransmis par hologramme dans 11 autres villes.
"Écoutez vous autres, les fâchés pas fachos, où trouvez-vous quoi que ce soit dans le discours de cette femme qui ne soit entièrement teinté de mépris de classe", a tonné le leader de LFI qui espère que sa dynamique actuelle l'emmènera jusqu'au second tour. "Comment pouvez-vous porter quelqu'un à ce point éloigné de vos préoccupations de vie élémentaires ?", a insisté le tribun, dont l'objectif est de s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour, et incarner le "vote utile".
"Dérobade"
Entretemps, M. Macron a été critiqué par ses adversaires, étant le seul des 12 candidats à la présidentielle à décliner l'invitation à l'émission "Élysée 2022" sur France 2, invoquant une "raison d'agenda".
Compilation des sondages effectués sur des échantillons représentatifs de la population française par les instituts de sondage BVA, Elabe, Harris Interactive, Ifop, Ipsos, Odoxa et Opinion way et compilés par la Commission des sondages du Sénat, au 5 avril à 10 heures, heure de Paris |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, la LR Valérie Pécresse, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et le NPA Philippe Poutou y ont participé mardi soir 5 avril. De retour de Guadeloupe, Valérie Pécresse a fustigé une absence "scandaleuse", parlant d'une "dérobade absolument inacceptable" aussi proche du scrutin de dimanche.
La chaîne diffusera toutefois des extraits de son meeting de samedi afin de se conformer aux règles d'égalité des temps de parole, a-t-elle précisé. Lors de cette émission, Eric Zemmour a ouvert la voie à une candidature aux élections législatives en cas de défaite dans la course à l'Élysée. "Je serai candidat, mais je serai au second tour" de la présidentielle, a-t-il affirmé, assurant qu'il n'abandonnerait pas les "gens qui m’ont fait confiance".
"Manipulations"
L'attention des candidats se porte aussi depuis lundi après-midi 4 avril sur l'affaire d'un jeune homme juif percuté par un tram mi-février à Bobigny à la suite de violences, mise en avant par l'extrême droite. Son impact sur la campagne reste à mesurer mais plusieurs candidats ont réclamé toute la lumière sur les circonstances de cette affaire qui, à quelques jours du premier tour, est remontée jusqu'à l'Élysée.
Eric Zemmour a multiplié les tweets sur le sujet et est en lien avec la famille du jeune homme. "Est-il mort parce que juif ?" s'est-il interrogé. Marine Le Pen (RN) a évoqué mardi 5 avril sur France Inter un "acte criminel" qui aurait été "caché" en accident. À sa demande, le cabinet d'Emmanuel Macron a eu au téléphone la mère puis le père de la victime, Jeremy Cohen, pour "faire toute la lumière sur cette affaire" qu'il compte "suivre de près", selon l'Élysée. L'enquête sur la mort de Jeremie Cohen ne permet pas selon le procureur de Bobigny d'établir à ce stade de "motifs discriminatoires" à l'agression qui a précédé sa mort.
AFP/VNA/CVN