>>Macron en meeting pour faire décoller sa campagne
>>Présidentielle française : le duel Macron-Le Pen se précise
>>Présidentielle française : dimanche crucial pour les principaux candidats
Le président-candidat à la présidentielle Emmanuel Macron lors de son meeting à Nanterre, le 2 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Nul doute que le conflit en Ukraine s'invitera encore dans leurs interventions, après la découverte à Boutcha de nombreux cadavres de civils dont le meurtre est imputé aux soldats russes. Dans le concert international de condamnations, le président candidat Emmanuel Macron a dénoncé dimanche 3 avril des images "insoutenables" et affirmé que "les autorités russes" devraient "répondre de ces crimes".
Après un week-end de meetings pour une bonne partie des candidats dont le premier et a priori unique d'Emmanuel Macron, ils misent désormais sur d'ultimes rendez-vous pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis, au moment où les sondeurs craignent une très importante abstention après une campagne atone, d'abord asphyxiée par la crise du COVID puis phagocytée par le conflit en Ukraine.
Quelque 30% des Français pourraient s'abstenir le 10 avril, un niveau record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche 4 avril. Une abstention attendue plus forte dans les foyers aux revenus les plus modestes, montre cette étude, alors que le pouvoir d'achat est la priorité des électeurs dans cette campagne.
Et si le duel s'est installé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le chef de l'État sortant s'est stabilisé autour de 27% tandis que la candidate d'extrême droite a franchi le seuil des 20% fin mars. Et l'avance du président sortant s'est réduite dans la marge d'erreur (53% contre 47% à Marine Le Pen) inquiétant désormais la macronie.
Derrière, le candidat LFI, Jean-Luc Mélenchon, profite d'une dynamique pour s'installer à la troisième place à quelque 15%, devant Valérie Pécresse (LR) et l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!), au-coude-à-coude autour de 10%.
"Renverser la table"
La candidate du Parti les Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse lors d'un meeting à Paris, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après un mois et demi de campagne a minima, Emmanuel Macron met les bouchées doubles dès lundi matin 4 avril avec une interview sur France Inter, avant une autre mercredi 6 avril sur RTL. Il devrait aussi "multiplier les déplacements de terrain", a assuré en fin de semaine un responsable de la majorité.
Les 12 candidats se succèderont mardi soir 5 avril sur France 2 pour l'émission "Élysée 2022", avec un temps de parole égal, tandis que TF1 les invite tous deux par deux en début de soirée au fil de la semaine.
Ce sera l'occasion pour les "petits" candidats Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons!) de se faire entendre.
Côté meetings, Jean-Luc Mélenchon renoue avec les images de synthèse des hologrammes de la campagne 2017 : en chair et en os sur une scène à Lille mardi, il sera simultanément dans 11 autres villes.
La journée de jeudi 7 avril concentrera à elle seule cinq meetings : ceux de Valérie Pécresse (LR) à Lyon, Marine Le Pen à Perpignan, Fabien Roussel (PCF) à Lille, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse, et Yannick Jadot (EELV) à Nantes.
"Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table", et "dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée", a lancé Valérie Pécresse en meeting dimanche 3 avril à Paris.
Comme d'autres avant elle, en particulier à gauche, elle a accusé Emmanuel Macron de se présenter comme le seul rempart face à l'extrême droite pour s'assurer de l'emporter au second tour.
"Il ne vous calcule même pas"
Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot après un match de football disputé avec des jeunes à Nanterre, près de Paris, le 2 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après avoir bénéficié du vote des électeurs sociaux-démocrates en 2017, et du ralliement de ténors de la droite pendant son mandat, Emmanuel Macron a invité samedi 9 avril "ceux de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes qui ne (l’)ont pas encore rejoint, à le faire".
Réponse cinglante de l'écologiste Yannick Jadot sur Twitter. "En 2017, les Françaises et les Français pensaient élire Rocard, ils ont élu Sarkozy", et vécu un quinquennat "du déni écologique et de la régression sociale".
Emmanuel Macron "ne vous calcule même pas", a lancé Anne Hidalgo à ses sympathisants dans son meeting à Paris, appelant les électeurs de gauche à "revenir à leur famille d'origine". Une façon de s'adresser aussi à ceux qui seraient tentés par l'appel à "voter utile", ou "voter efficace" de Jean-Luc Mélenchon.
Une stratégie également rejetée par Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel qui font valoir qu'au premier tour, c'est le vote "de conviction" qui doit prévaloir.
AFP/VNA/CVN