Une affiche pro armée syrienne dans une rue de Damas, le 16 janvier. |
Ces entretiens se sont déroulés à un moment où le pouvoir syrien semble gagner du terrain, les combats faisant rage entre rebelles et jihadistes, auparavant alliés dans leur lutte contre le régime.
Plus de 1.000 personnes, en grande majorité des combattants, ont été tuées en Syrie en deux semaines de combats, a indiqué jeudi 16 janvier une ONG syrienne. Par ailleurs, les opposants sont profondément divisés sur leur participation ou non à la conférence.
Washington a à cet égard exhorté le 16 janvier l'opposition syrienne à prendre part à cette conférence internationale dite Genève II. "À la veille de l'assemblée générale pendant laquelle la Coalition nationale de l'opposition syrienne doit décider si elle participe à la conférence de paix de Genève, les États-Unis (...) appellent à un vote positif", a dit le secrétaire d'État américain John Kerry devant la presse à Washington.
Dans ce contexte, les chefs de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif - qui s'était entretenu la veille avec M. Assad - et syrienne Walid Mouallem sont arrivés le 16 janvier à Moscou à bord du même avion.
M. Zarif s'est entretenu dans la matinée avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Les trois hommes se sont ensuite rencontrés brièvement dans l'après-midi, selon l'agence de presse Interfax.
"Pas de projet tripartite"
"Cela ne veut pas dire que nous avons un projet tripartite", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse avec M. Zarif. Reçu par la suite par le président Vladimir Poutine, M. Zarif a salué le rôle de la Russie dans les négociations sur la Syrie et les "succès" de sa diplomatie.
Les pourparlers à Moscou interviennent à moins d'une semaine de Genève II, conférence qui vise à réunir des représentants du pouvoir syrien et de l'opposition pour tenter de trouver un règlement politique du conflit qui a fait plus de 130.000 morts, selon une ONG syrienne.
La Russie souhaite la présence de l'Iran à cette conférence prévue pour le 22 janvier à Montreux, en Suisse, alors que Washington est hostile à la participation de la République islamique, qui soutient également Damas. "Nous sommes persuadés que l'Iran doit être invité à la conférence" de Genève, a répété jeudi 16 janvier M. Lavrov.
Le ministère russe des Affaires étrangères a cependant souligné que la conférence devait "se fonder sur les dispositions du communiqué de Genève adopté le 30 juin 2012", qui prévoit la formation d'un gouvernement de transition en Syrie, un document rejeté jusqu'ici par l'Iran.
Téhéran refuse d'accepter le communiqué de Genève, car un gouvernement provisoire doté des pleins pouvoirs, qui associerait des rebelles et des représentants du régime, pourrait écarter le président Bachar al-Assad.
Mais pour les États-Unis, qui soutiennent l'opposition syrienne, l'Iran doit absolument accepter la transition politique en Syrie, s'il veut participer à Genève II.
À Damas, le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, a déclaré le 16 janvier que cette conférence ne permettrait pas de résoudre la crise syrienne.
Affrontements entre rebelles et jihadistes
De son côté, le prédicateur islamiste Abou Qatada, inculpé de "terrorisme" en Jordanie, a appelé le 16 janvier les rebelles et les jihadistes à cesser de se battre les uns contre les autres en Syrie, au cours d'une audience de son procès à Amman.
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a pour sa part mis en garde les groupes armés de l'opposition syrienne quant aux exécutions en masse qui se multiplient dans le Nord de ce pays, soulignant qu'elles pouvaient être considérées comme des crimes de guerre.
Par ailleurs, au Liban, pays voisin de la Syrie, un attentat à la voiture piégée a fait trois morts dans un bastion du Hezbollah. C'est le cinquième en six mois à frapper un fief du mouvement chiite depuis que celui-ci a envoyé des hommes combattre en Syrie.
AFP/VNA/CVN