Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov (gauche), son homologue américain John Kerry (centre) et l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse le 13 janvier à Paris. |
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov (gauche), son homologue américain John Kerry (centre) et l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse le 13 janvier à Paris. |
Les deux puissances ont par ailleurs continué à marquer leur désaccord sur une participation de l'Iran à ces négociations, conditionnée par Washington à l'acceptation d'une transition politique par Téhéran, soutien de Damas.
"Nous avons discuté aujourd'hui de la possibilité de tenter d'encourager un cessez-le-feu, peut-être un cessez-le-feu localisé à Alep (Nord) pour commencer", a déclaré le secrétaire d'État américain, John Kerry, après un entretien à Paris avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué dans la soirée que la France s'associait à l'appel à un cessez-le-feu localisé à Alep.
La rencontre Lavrov-Kerry a été suivie d'une réunion à trois avec l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Les trois dirigeants ont plaidé pour "des échanges de prisonniers" entre la rébellion et le régime syrien ainsi que pour des "couloirs humanitaires" en Syrie, réclamés par la Coalition de l'opposition.
Pour sa part, la régime syrien a accusé l'opposition de chercher à faire échouer la conférence de paix en posant des conditions préalables. "Toute personne qui essaie de poser des conditions préalables ou prend ses rêves pour des réalités conduit à l'échec de la conférence de Genève avant même qu'elle ne commence", a affirmé une "source" au ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle Sana.
Discussion de la participation de l'Iran à Genève II
Devant la presse, MM. Lavrov et Brahimi ont souhaité la participation de l'Iran, non invité jusqu'ici à Genève II. "L'implication de pays tels que l'Iran et l'Arabie saoudite est une nécessité impérative", a déclaré M. Lavrov. "Il n'y a plus que quelques jours avant le 22 janvier. Nous devons tout faire pour démarrer le processus", a-t-il ajouté.
L'Arabie saoudite a été invitée en Suisse, mais pas l'Iran en raison de l'opposition américaine. Pour les États-Unis, comme pour la France, si l'Iran veut participer à Genève II, ce pays doit clairement accepter son objectif d'établir un gouvernement provisoire, associant rebelles et représentants du régime. Dans cette perspective, le président Bachar al-Assad serait écarté de la direction du pays. L'Iran sera "bienvenu" en Suisse sous condition d'accepter la transition politique, a redit lundi 13 janvier John Kerry.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (droite) en visite à Beyrouth. |
En visite à Beyrouth, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a mis en garde les Occidentaux, en affirmant que les pays qui cherchent à écarter son pays de la conférence de paix le regretteront. "Si des pressions politiques sont exercées par une partie ou une autre pour empêcher la participation de l'Iran, ces parties regretteront tous les efforts qu'elles ont déployés pour empêcher la participation de l'Iran à trouver une solution à la crise syrienne", a-t-il dit à la presse.
Damas prêt pour discuter mais pas pour changer le régime
Dimanche 12 janvier, les ministres des Affaires étrangères des onze Amis de la Syrie (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Égypte, Jordanie, États-Unis, Turquie), réunis à Paris avec le président de la Coalition syrienne, Ahmad Jarba, avaient exhorté l'opposition modérée à aller négocier en Suisse. Cette dernière, divisée, tranchera vendredi 17 janvier.
Les Onze ont aussi apporté leur soutien au combat que mènent les "forces démocratiques" contre les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), "des groupes extrémistes (qui) font le jeu du régime et ternissent l'image des forces de l'opposition syrienne démocratiques et légitimes", selon eux.
L'opposition armée se bat depuis dix jours contre ses ex-frères d'armes de l'EIIL, accusés d'exactions. Ce conflit interne a fait en huit jours plus de 700 morts et des centaines de disparus dans le Nord de la Syrie.
AFP/VNA/CVN