Soudan du Sud : l'armée poursuit son offensive sur Bor

Les forces gouvernementales du Soudan du Sud poursuivaient le 11 janvier leur offensive pour reprendre Bor, dernière ville stratégique encore tenue par les rebelles, après avoir enlevé, la veille, la ville pétrolière de Bentiu.

Pour favoriser un cessez-le-feu, l'ONU a demandé le 10 janvier au président sud-soudanais Salva Kiir de libérer les prisonniers "politiques" arrêtés au début des combats à la mi-décembre.

Une exigence de son rival et ancien allié, l'ex-Premier ministre Riek Machar pour accepter une trêve des combats qui touchent nombre de civils et provoquent des déplacements massifs de population dans ce jeune État, indépendant en 2011.

Environ 400.000 personnes ont fui leurs foyers à cause des combats, qui ont fait "beaucoup plus" de 1.000 morts, selon le dernier bilan de l'ONU. Parmi les personnes déplacées, 50.000 sont parties dans des pays voisins.

Des soldats de l'armée sud-soudanaise à l'aéroport de Bor

Selon un analyste de l'International Crisis Group, un groupe de réflexion indépendant, l'intensité des combats en une trentaine d'endroits fait plutôt craindre un bilan "approchant les 10.000 morts".

"J'ai appelé le président Salva Kiir une nouvelle fois hier et je l'ai exhorté à faire montre de souplesse et de leadership en libérant immédiatement les prisonniers politiques", a affirmé le 10 janvier le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Le Soudan du Sud est à la croisée des chemins, cette crise ne peut se résoudre qu'à la table des négociations et je demande instamment aux deux camps de négocier de bonne foi", a-t-il ajouté.

Les négociateurs ont suspendu samedi 11 janvier leur réunion, dans l'attente des réponses des camps ennemis à un projet de cessez-le-feu immédiat présenté par les pays de la région, a appris l'AFP.

Sur le terrain, le gouvernement sud-soudanais, qui mobilise massivement, tente d'enlever Bor, ville-clé de l'État du Jonglei située à 200 km au Nord de la capitale Juba.

"Il y a encore des combats près de Bor", a déclaré le 11 janvier le porte-parole de l'armée, Philip Aguer.

Un reporter de l'AFP a vu le 11 janvier, dans la région de Bor, des dizaines de soldats gouvernementaux traverser sur des barges le Nil blanc pour marcher ensuite sur la ville.

Bentiu livrée aux pillages

Depuis quelques jours, le gouvernement reprend l'avantage. Le soir du 10 janvier, l'armée avait annoncé avoir pris une autre ville importante, Bentiu, dans l'État pétrolier d'Unité, dans le Nord.

"Bentiu est aujourd'hui sous notre contrôle", a dit le porte-parole de la présidence sud-soudanaise, Ateny Wek Ateny.

L'ancien vice-président Riek Machar a reconnu la perte de la ville mais promis de poursuivre son combat contre son rival. Il a cependant affirmé que les rebelles poursuivraient les pourparlers à Addis Abeba : "Nous nous y sommes engagés".

Un commandant rebelle, Lul Ruai Koang, a estimé que la perte de Bentiu, déjà livrée aux pillages et vidée de la plupart de ses habitants, n'était que temporaire, affirmant que la rébellion tenait toujours les infrastructures pétrolières à l'extérieur de Bentiu. Les locaux dans Bentiu de plusieurs ONG, dont Médecins Sans Frontières, ont été pillés.

"Il est inacceptable que l'une des rares organisations humanitaires aidant encore la population de Bentiu soit pillée", a déclaré le responsable de MSF, Arjan Hehenkamp.

La station de radio indépendante Tamazuj a indiqué que la capitale de l'État pétrolier d'Unité était tombée à la mi-journée, après l'abandon par les rebelles de leurs positions face à une grande offensive gouvernementale.

Citant des témoins, elle a ajouté que des combats avaient éclaté au sein même des forces de M. Machar qui affrontent celles fidèles au président Kiir.

Le projet de cessez-le-feu soumis aux deux camps par les médiateurs appelle à "cesser toute action militaire visant l'autre camp" et à "s'entendre sur une cessation immédiate de toutes les opérations militaires et à geler leurs forces", selon le texte vu par l'AFP.

AFP/VNA/CVN

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