Santé privée : casse-tête pour les autorités

Avec 157 hôpitaux et plus de 30.000 cabinets de consultation, le système de santé privé a affirmé son rôle dans la société. Le développement rapide du nombre d’établissements s’est accompagné néanmoins de certaines dérives, auxquelles les autorités souhaitent remédier.

>>Le ministère de la Santé serre la vis

Le système de santé privé est fort de 157 hôpitaux en activité (dont six à fonds étrangers) et plus de 30.000 cabinets de consultation, selon des chiffres du ministère de la Santé communiqués lors d’une récente conférence à Hanoi. Ce secteur emploie plus de 250.000 personnes, dont 64.422 docteurs et près de 54.500 infirmières. L’année passée, les établissements privés ont comptabilisé 6,6 millions de clients, dont 200.000 pour des opérations chirurgicales. Environ 22.000 patients pauvres ont bénéficié de traitements gratuits de la part de ce secteur.

 

Les cabinets de consultation privés sont légion sur un tronçon de 400 m de la rue Giai Phong (Hanoi).

S’il a contribué à améliorer le système de santé national, à alléger la surfréquentation dans les établissements publics, le secteur privé s’est aussi distingué par des scandales qui ont fortement entaché son prestige.

Quand le serment d’Hippocrate est bafoué

L’inspecteur général du ministère de la Santé (MS), Dang Van Chinh, a informé que pour veiller au bon respect des règles professionnelles, le MS a envoyé deux missions spéciales dans des établissements privés à Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Dông Nai, Cân Tho, Long An et Tiên Giang (delta du Mékong).

À Hô Chi Minh-Ville, plus de 1.200 établissements privés ont été passés au crible. Bilan : 257 d’entre eux sanctionnés, 71 fermés et 2,8 milliards de dôngs d’amendes.

 

Chaque année, les inspecteurs du ministère de la Santé découvrent des établissements privés effectuant des prestations médicales non autorisées.

À Hanoi, l’inspection a concerné 977 établissements. Les sanctions administratives s’élèvent à près de 2,9 milliards de dôngs. Selon Nguyên Duong Trung, inspecteur général du Service municipal de la santé, lors de l’examen de mi-novembre effectué par son service, des infractions ont été découvertes dans plusieurs établissements privés de la rue Phùng Hung, arrondissement de Hà Dông, coupables d’effectuer des traitements médicaux non autorisés dans leur permis comme ultrasonothérapie, analyses biochimiques, ou encore de non transparence dans l’affichage des tarifs.

Le respect des réglementations constitue un casse-tête pour les autorités en raison du faible contingent d’inspecteurs. En effet, il n’y a que 290 professionnels, qui doivent veiller sur 157 hôpitaux privés et plus de 30.000 cabinets de consultation. Hô Chi Minh-Ville est la ville en comptant le plus, 45. Vient ensuite Hanoi, 14. D’autres villes et provinces en ont de 2 à 4 en moyenne.

L’Inspection de Hô Chi Minh-Ville est incapable de veiller sur les plus de 13.000 établissements privés. «Au cours des dix premiers mois de l’année, l’Inspection de santé de Hô Chi Minh-Ville a sanctionné 606 établissements», a informé Bùi Minh Trang, inspecteur général du Service municipal de la santé, soulignant qu’avec de tels effectifs, Hô Chi Minh-Ville devra attendre deux ans encore pour que tous ses établissements privés soient inspectés.

«Nous sommes en sous-effectif», a déploré Dang Van Chinh, inspecteur général du ministère de la Santé, confiant sa crainte que de plus en plus de scandales viendront entacher le système de santé privé si rien n’est fait dans un futur proche.

 

Linh Thao/CVN

 

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