Entrée des patrimoines dans les programmes scolaires

Expérimenté depuis le début de l’année pour trois disciplines (histoire, géographie et musique), le programme d’enseignement des patrimoines nationaux à l’école a obtenu de premiers résultats encourageants. Un modèle qui a pour vocation à être étendu à tout le pays.

>>Hanoi œuvre à la préservation des patrimoines culturels

Le programme d’insérer les patrimoines nationaux dans le programme d’enseigne-ment général est mis en œuvre à titre expérimental depuis début 2003 dans sept villes et provinces : Hanoi, Bac Giang, Phú Tho, Quang Ninh (Nord), Thua Thiên - Huê, Quang Nam (Centre) et Hô Chi Minh-Ville (Sud). Il est réalisé par le ministère de l’Éducation et de la Formation, en coopération avec celui de la Culture, des Sports et du Tourisme, ainsi que le Bureau de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) à Hanoi.

 

Quoi de mieux que la pratique pour faire découvrir à nos enfants les patrimoines.
Photo : Ngoc Hà/VNA/CVN

Ces derniers temps, le collège Nguyên Chí Thanh, à Quang Nam, a intégré ce programme dans ses cours de musique, et ce sous diverses formes. Par exemple, pour faire connaître aux enfants les instruments, ils sont invités à regarder des vidéos. «C’est très attrayant pour les élèves puisqu’on leur passe des clips de concerts d’instruments traditionnels. Nous souhaitons par ce biais susciter en eux le respect envers les valeurs traditionnelles du pays, et pourquoi des vocations», déclare Pham Phú Cuong, professeur de musique de l’école Nguyên Chí Thanh. Cette dernière leur présente aussi des instruments à vent de l’ethnie Co Tu et des chants populaires de la province de Quang Nam... En plus des cours de musique traditionnelle en classe, l’école organise aussi des activités extrascolaires, en l’occurrence la découverte de sites historiques comme le sanctuaire de My Son, inscrit depuis 1999 au patrimoine mondial de l’UNESCO.

À Hanoi, le collège Hoàn Kiêm a élaboré un plan d’insertion des patrimoines très détaillé pour qu’il n’affecte pas les programmes d’enseignement général, déjà chargés. «Afin que les cours sur les patrimoines ne soient pas ennuyeux, l’école a demandé à ses enseignants de bien faire les préparatifs, de la collecte des documents sous toutes leurs formes à l’élaboration de leçons privilégiant une approche ludique...», informe un représentant de l’école. Celle-ci organise également des cours extrascolaires, invite des artisans à montrer leur savoir-faire. Elle organise aussi des concours sur les patrimoines nationaux, de chants populaires, ainsi que des expositions de peintures, de photographies et d’autres documents relatifs aux patrimoines, collectés par les élèves eux-mêmes,...

Des enseignants qui doivent improviser

Inutile de dire que l’introduction des patrimoines dans l’enseignement se révèle impératif et rendra plus efficaces la préservation et la promotion des valeurs culturelles de la nation. Cependant, la mise en œuvre est tout sauf une formalité. Selon Nguyên Thi Bích Hà, professeur de l’École-internat des ethnies de Phú Tho, il est difficile de faire un travail efficace car le nombre d’heures dans les matières officielles (mathématiques, littérature...) doit être assuré. «Si les enseignants ne sont pas motivés ou ne ressentent pas la nécessité de ce programme, ce dernier engendrera des difficultés à la fois pour les enseignants et les élèves», estime-t-elle.

D’après Nguyên Thi Thu Thao, du collège Gia Câm, à Phú Tho, les ressources matérielles et financières au service de ce programme restent limitées. «Les crédits pour une sortie sur le terrain s’avèrent importants, de 10 à 20 millions de dôngs. De plus, les enseignants doivent se débrouiller eux-mêmes pour préparer les cours», dit-elle.

Un point de vue partagé par un représentant du Service de l’éducation et de la formation de la province de Thua Thiên - Huê. À ses yeux, les patrimoines culturels sont toujours aux côtés des enfants. Cependant, faire en sorte que ces choses familières deviennent plus attrayantes dépend beaucoup du savoir-faire de l’enseignant. «Les enseignants doivent être compétents dans le domaine des patrimoines, consacrer du temps à l’élaboration des cours et à la collecte de documents...», souligne-t-il.

De son côté, un représentant du Service de l’éducation et de la formation de Hô Chi Minh-Ville n’est pas assuré quant à l’exactitude des documents sur les patrimoines, «trouvés essentiellement sur Internet par des enseignants qui marchent eux-mêmes à tâtons». De plus, «les enseignants ont encore du mal à condenser les informations pour que la durée des cours soit conforme au programme d’enseignement officiel», s’inquiète-t-il

Pour surmonter ces difficultés et multiplier ce modèle-pilote, Vu Dinh Chuân, chef du Service de l’enseignement secondaire du ministère de l’Éducation et de la Formation, informe que prochainement, en plus de l’histoire, de la géographie et de la musique, les patrimoines seront aussi intégrés dans les cours de littérature et de Beaux-arts. Pour les généraliser dans l’ensemble du pays, des cours de formation seront organisés en faveur des administrateurs et des enseignants eux-mêmes.

«L’enseignement des patrimoines à l’école est nécessaire. En plus d’enrichir les connaissances des élèves, il contribuera également à former leur personnalité. Ce programme devrait être multiplié dans toutes les écoles du pays», conclut la vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Dang Thi Bích Liên.

 

Huy Quang/CVN

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