Nouvelle politique pour les enseignants

Dans les zones défavorisées, surtout en montagne, la revalorisation des émoluments des enseignants se pose comme un impératif. Pour les fidéliser à un lieu, éviter le phénomène du "turn-over", le gouvernement a fait un pas décisif dans ce sens.

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Cours sur l’utilisation d’une carte à l’école-internat pour élèves de minorités ethniques de la province de Diên Biên.

Le gouvernement a promulgué cette année le décret N°19 modifiant et complétant certains articles du décret N°61 daté de 2006 sur les politiques vis-à-vis des enseignants et gestionnaires de l'éducation travaillant dans les régions reculées et en difficulté. Entré en vigueur mi-avril, il a répondu aux aspirations des enseignants concernés.

Ce nouveau décret stipule que si un enseignant ou un gestionnaire de l'éducation venant travailler dans ces zones est accompagné de sa famille, il recevra une prime de mobilité équivalente à 12 mois de salaire minimum, soit bien plus que les 6,5 millions de dôngs prévus dans la précédente réglementation.

Selon Vu Van Su, directeur adjoint du Service de l'éducation et de la formation de la province de Hà Giang, ce rajustement de la prime de mobilité témoigne de la flexibilité des politiques publiques. "La signification de cette politique va au-delà du simple aspect matériel, elle démontre l’intérêt de l'État accordé aux enseignants des régions en grande difficulté", estime-t-il.

Luu Tuân Anh travaille depuis une quinzaine d'années en zone montagneuse dans la province de Thanh Hoá (partie nord du Centre). "Mon salaire était seulement supérieur de 35% à celui des enseignants de la plaine. Compte tenu des frais de déplacement, je ne pouvais rentrer voir ma famille qu'une fois tous les 2-3 mois. Cette nouvelle prime me permet désormais d'aider ma famille et d'être plus confiant dans mon travail", se réjouit-il.

Primes et avantages sociaux,le cocktail gagnant

Dinh Chuong, enseignant de l'École-Internat pour élèves de minorités ethniques du district de Son Dông, province de Bac Giang, exprime son soulagement : "Enfin, les attentes de nos enseignants sont satisfaites. Beaucoup d’entre nous, à l'expiration de leur mission, pourront alors décider en toute confiance de rester. Cette nouvelle politique est tout à fait légitime et nécessaire afin de réduire nos désavantages".

Auparavant, les enseignants recevaient une allocation égale à 70% du salaire, d’une durée de cinq ans seulement. Aussi, nombre d'entre eux, une fois leur mission terminée, décidaient-ils de repartir en plaine où la vie est bien plus facile.

Cours d’éducation physique et sportive au lycée-internat pour élèves de minorités ethniques de la province de Lào Cai.

Le développement de l'éducation et de la formation ne se limite pas seulement à la construction d'infrastructures telles que salles de classe, écoles, bibliothèques... Un facteur très important pour améliorer la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage est d'établir des relations étroites entre enseignants et élèves. Pour cela, il faut des politiques de rémunération adéquates pour les enseignants travaillant dans ces régions en difficulté. Ces dernières années, la plupart de ces derniers venaient de la plaine, beaucoup d'entre eux pour une mission de quelques années. Une fois celle-ci terminée, ils ont changé d’endroit. Un "turn-over" préjudiciable aux enfants, mais aussi aux enseignants qui doivent à chaque fois se réadapter à un nouvel environnement.

En plus du régime salarial et des primes, il faut d'autres politiques pour fidéliser les enseignants dans ces zones comme : privilèges sur l'âge de départ à la retraite et autres avantages sociaux, formation professionnelle, amélioration des infrastructures des écoles. Parallèlement, le programme d'enseignement doit être adapté aux conditions et particularismes locaux. "Il est inopportun d’appliquer chez nous en montagne le programme de la plaine car les élèves sont pour majorité issus de minorités ethniques dont la langue maternelle n’est pas le vietnamien", insiste un responsable de la province de Tuyên Quang.

Hông Nga/CVN

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