Un capital-risque inspiré de la Silicon Valley pour le Vietnam

Le ministère des Sciences et des Technologies du Vietnam mettra en place en 2014 un capital-risque suivant le modèle de la Silicon Valley pour favoriser l’innovation ainsi que l’application des sciences et technologies dans la production.

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Le ministère des Sciences et des Technologies vient de lancer le projet «Commercialiser les technologies selon le modèle de la Silicon Valley au Vietnam». Ce dernier vise à aider les jeunes entreprises à fort potentiel, notamment les start-up (jeunes pousses) à accéder au fonds des capitaux-risques. En clair, l’objectif est de créer un environnement propice à attirer la matière grise des hommes d’affaires ayant réussis, des capitaux-risqueurs ayant réussis, des avocats, des spécialistes en technologie…. tous venus de la Silicon Valley.

La Silicon Valley, technopôle des industries de pointe d’envergure mondiale situé dans la partie Sud de la Région de la baie de San Francisco.

«Le Vietnam a choisi le modèle de la Silicon Valley car dans l’histoire de la science, c’est le berceau de toutes les technologies de pointe utilisées par les grandes maisons à l’instar de Google, Microsoft, Apple...», déclare le ministre des Sciences et des Technologies, Nguyên Quân. Et de continuer que les capitaux-risques ont fait un tabac à la Silicon Valley, ils ont produit une force propulsive pour les scientifiques qui sont libres de créer, d’innover. La Silicon Valley est attachée à la naissance des entreprises technologiques.

Les enjeux scientifiques en partage

Et pour le bon déroulement du projet, le ministère des Sciences et des Technologies a invité des experts de la Silicon Valley, des États–Unis et particulièrement des spécialistes vietnamiens qui ont longtemps travaillé dans ce lieu à formuler des recommandations et des suggestions au projet vietnamien à venir. Il en a donc appelé aux entreprises, organismes et particuliers à construire le premier capital-risque du Vietnam en se référant évidement au modèle de la Silicon Valley. «Le ministère appelle les spécialistes et entrepreneurs ayant l’esprit scientifique à proposer leur initiative et à participer à ce projet».

À cet effet, il a précisé que le critère «important et obligatoire» des participants au projet est d’avoir l’esprit scientifique, la volonté entrepreneuriale, la détermination à changer la technologie, à maitriser les nouvelles technologies et bien entendu tenter le pari osé de se sacrifier pour investir dans les projets des chercheurs.

L’usine de production de tôle Hoa Sen Phu My (province de Bà Ria-Vung Tàu au Sud). Hoa Sen est la seule et unique entreprise vietnamienne à avoir reçu en 2011 le prix Business Initiative Directions pour ses réalisations dans le renouvellement des technologies.
                                  Photo : Thê Anh/VNA/CVN

Le Vietnam vient juste de se hisser au groupe des pays à revenu intermédiaire, et par conséquent l’investissement de l’État et de la société en général dans les sciences et les technologies reste très limité.

Le pays ne possède pas encore d’établissement de recherche fort, équipé d’appareils modernes et capables d’attirer des scientifiques talentueux. Mais, il n’en doit pas se décourager pour autant. À ses débuts, la Silicon Valley s’était également contenté de conditions modestes. «L’important, c’est de savoir comment les entrepreneurs et scientifiques s’intéressent à la Silicon Valley du Vietnam», insiste le ministre Nguyên Quân.

Toute dépense du budget de l’État doit respecter des règlements très stricts. Il est ainsi «difficile» d’utiliser le budget national pour servir les sciences, selon le ministre. Avec le capital-risque, les investisseurs ou capital-risqueurs partageront les enjeux des scientifiques dans leurs travaux de recherche. Si le scientifique livre le produit exact aux normes indiquées dans le contrat entre l’investisseur en capital-risque et lui, toutes les dépenses seront réglées par le capital-risque. Ce sont les investisseurs qui contrôlent et décident de mettre ou non leur capital dans un projet. En particulier, le capital-risque favorise les initiatives des jeunes scientifiques.

Le premier capital-risque du pays sera mis en service à titre expérimental en 2014. Ensuite et en fonction du succès probable qui pourrait en résulter des fonds similaires seront établis dans des zones de hautes technologies, pépinières d’entreprises...

L’écart entre les startups
et les capitaux-risques étrangers

Auparavant, des capitaux-risques étrangers connaissaient un fort développement au Vietnam, avec des labels de renom comme IDG Ventures, Vina Capital, Mekong Capital... Récemment, le pays a accueilli certains nouveaux capitaux comme Cyber Agents (Japon), FPT Capital (groupe FPT-Vietnam), Techcombank Capital (groupe Techcombank Vietnam)... Toutefois, des nombreuses startups rencontrent beaucoup de difficultés pour s’approcher de ces capitaux et en exploiter le fonds.
Expliquant cet écart entre entreprises qui débutent et les capitaux-risques étrangers, le ministre des Sciences et des Technologies, Nguyên Quân, remarque que les scientifiques et entrepreneurs ne connaissaient pas bien ces capitaux-risques. D’ailleurs, le couloir juridique vietnamien limite encore le contact entre les entreprises, les scientifiques nationaux et les capitaux-risques étrangers.

Hoàng Hoa/CVN

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