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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (gauche) et son homologue saoudien Fayçal ben Farhane, coprésidents d'une conférence sur la solution à deux États, israélien et palestinien, au siège de l'ONU, le 28 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La solution à deux États est en danger de mort", a alerté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui copréside avec l'Arabie saoudite cette réunion aux Nations unies jusqu'à mercredi 30 juillet. Mais "il n'existe pas d'alternative" à cette voie qui "permet de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens".
"Après 22 mois de tentatives infructueuses, il est illusoire d'espérer un cessez-le-feu pérenne sans dessiner une vision commune de l'après-guerre à Gaza, sans tracer un horizon politique et une alternative à l'état de guerre permanent", a-t-il ajouté.
Cette conférence a toutefois été critiquée avec virulence par les États-Unis. Le Département d'État a dénoncé une initiative "improductive et inopportune", qui s'apparente à un "coup de publicité" au milieu "d'efforts diplomatiques délicats visant à mettre fin au conflit". De son côté, Israël a accusé l'initiative de "renforcer une illusion".
"Point de rupture"
Après l'annonce du président français, Emmanuel Macron, qu'il reconnaîtrait l'État palestinien formellement en septembre, la conférence convoquée par l'Assemblée générale de l'ONU espère enclencher une dynamique en la matière.
Selon le décompte et les vérifications de l'AFP, au moins 142 des 193 États membres de l'ONU - en comptant la France - reconnaissent désormais l'État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
D'autres "pays occidentaux" vont exprimer leur intention de reconnaître l'État palestinien cette semaine, a assuré M. Barrot, sans les identifier.
À l'issue de la première journée, seul le Luxembourg a laissé entendre qu'il pourrait emboîter le pas à la France en septembre.
En 1947, une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux États indépendants, l'un juif et l'autre arabe. L'année suivante, l'État d'Israël était proclamé.
Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d'une solution à deux États vivant côte à côte en paix et sécurité.
Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un État palestinien ne soit physiquement impossible gagne du terrain.
"Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais", a ainsi insisté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Soyons clairs, l'annexion insidieuse de la Cisjordanie est illégale, ça doit s'arrêter. La destruction à grande échelle de Gaza est intolérable, ça doit s'arrêter", a-t-il martelé.
"Platitudes"
La conférence se concentre aussi sur trois autres axes : la réforme de la gouvernance de l'Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et la normalisation des relations avec Israël par les États arabes qui ne l'ont pas encore fait.
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Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa lors d'une conférence sur la solution à deux États, israélien et palestinien, au siège de l'ONU, à New York, le 28 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, a affirmé à la tribune de l'Assemblée générale que l'Autorité Palestinienne était prête à assumer la responsabilité sur Gaza. "Le Hamas doit rendre son contrôle sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne", a-t-il plaidé.
Aucune annonce de normalisation avec Israël n'est en revanche attendue cette semaine, selon une source diplomatique française.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a répété que "la normalisation avec Israël ne peut passer que par l'établissement d'un État palestinien".
La pression internationale ne cesse de s'intensifier sur Israël pour mettre fin à la tension à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.
La catastrophe humanitaire dans le petit territoire ravagé était ainsi au cœur des discours des représentants qui se sont succédé à tribune lundi 28 juillet, même si Israël a déclaré dimanche 27 juillet une pause quotidienne des combats à des fins humanitaires dans certains secteurs.
Dans ce contexte, "plus de platitudes sur la solution à deux États et le processus de paix n'aideront pas à atteindre les objectifs de la conférence ni à arrêter l'extermination des Palestiniens à Gaza", a lancé Bruno Stagno, de Human Rights Watch, réclamant des sanctions contre Israël.
AFP/VNA/CVN