Philippines : première aide américaine, l'armée mobilisée contre les pillages

Les secours peinaient le 11 novembre à apporter de l'aide au Centre des Philippines, ravagé par un des typhons les plus puissants à avoir touché terre, tandis que montait le désespoir des rescapés affamés, acculés au pillage.

Un avion affrété par le Programme alimentaire mondial vient aider le gouvernement philippin après le passage du typhon Haiyan, le 11 novembre.

L'état de catastrophe nationale a été déclaré, l'ampleur des dégâts émergeant peu à peu, quatre jours après le passage de Haiyan, dont les autorités craignent qu'il ait causé la mort de milliers de personnes. Des vents dépassant les 300 km/h et une succession de vagues géantes ont dévasté des zones entières, notamment sur les îles de Leyte et Samar.

Les Nations unies ont affirmé le 11 novembre craindre plus de 10.000 morts dans la seule ville de Tacloban et a prévenu qu'il fallait "s'attendre au pire" pour le bilan définitif. L'ONU avait dans un premier temps dit craindre plus de 10.000 morts au total.

"Tout est détruit", a simplement décrit le général américain Paul Kennedy, arrivé le 11 novembre sur Leyte avec quelque 90 Marines et deux avions C-130 remplis de vivres et de matériel, avant-garde d'une aide américaine qui devrait compter une quinzaine d'appareils, dont des MV-22 Osprey, des appareils hybrides permettant de décoller comme un hélicoptère et ainsi d'atteindre des zones difficiles.

Quatre-vingt-dix autres militaires américains ont quitté le 11 novembre la base des Marines de Futenma, sur l'île d'Okinawa (Japon) à destination des zones sinistrées.

Washington a annoncé en outre le déblocage de 20 millions de dollars d'aide humanitaire.

Le Royaume-Uni va envoyer un destroyer et un avion de transport militaire pour participer aux secours, a annoncé le 11 novembre le Premier ministre britannique David Cameron. Londres va également débloquer 10 millions de livres (12 millions d'euros) d'aide, a-t-il ajouté.

Les secours s'efforçaient d'acheminer tentes, vivres et matériel médical à Tacloban, capitale de Leyte et ville côtière de 220.000 habitants qui n'est plus qu'un champ de débris et un charnier à ciel ouvert, où flotte dans l'air l'odeur des corps en décomposition.

Mais leur travail était rendu difficile par les pillages et l'extrême nervosité des habitants affamés, privés d'eau et d'électricité. Des magasins d'alimentation et un convoi de la Croix-Rouge ont été attaqués. Des centaines de militaires et policiers ont été dépêchés sur place le 11 novembre pour rétablir l'ordre.

"Ramasser les cadavres"

Près de l'aéroport dévasté de Tacloban s'étirait une longue file de rescapés qui ont parcouru des kilomètres dans la boue pour parvenir sur les lieux où, espèrent-ils, seront distribués des secours.

Selon l'UNICEF, jusqu'à 4 millions d'enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences du typhon.

"Nous voulons une équipe organisée pour ramasser les cadavres, apporter à manger et mettre fin aux pillages", a dit Joan Lumbre-Wilson, 54 ans, l'un des nombreux rescapés réunis autour d'un des rares centres d'aide de la ville. "Nous sommes émotionnellement et physiquement épuisés. De nombreux bébés et enfants ont besoin d'aide", a-t-il ajouté.

Selon l'UNICEF, jusqu'à 4 millions d'enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences du typhon. "Nous nous dépêchons d'envoyer des secours essentiels aux enfants, qui sont les premières victimes de cette crise", a déclaré le représentant aux Philippines de l'agence de l'ONU pour l'enfance, Tomoo Hozumi. "Mais atteindre les zones les plus touchées est très difficile. Nous travaillons 24 heures sur 24".

Le 11 novembre, les secouristes et les journalistes regroupés à l'aéroport dévasté de Tacloban ont assisté avec émotion à la naissance d'une petite "Bea Joy", baptisée ainsi en mémoire de sa grand-mère emportée par les flots.

Le nombre de morts restait le 11 novembre difficile à déterminer, en raison du chaos provoqué par la tempête et de l'isolement de plusieurs zones, dont on reste sans nouvelle.

AFP/VNA/CVN

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