Des policiers pakistanais dans une rue de Peshawar après la mort du chef des talibans pakistanais, Hakimullah Mehsud, le 2 novembre. |
Le président afghan Hamid Karzaï a lui-même affirmé que cette frappe contre le chef taliban Hakimullah Mehsud avait "eu lieu à un moment mal choisi" et espéré que cela n'affecte pas le processus de paix.
Le Pakistan et l'Afghanistan sont tous deux confrontés à une insurrection talibane et les gouvernements des deux pays misent sur des pourparlers de paix avec les insurgés à l'approche du retrait l'an prochain de la force de l'OTAN en sol afghan qui pourrait redéfinir le fragile équilibre régional.
Les talibans afghans du Mollah Omar refusent pour l'instant d'entamer des pourparlers avec le gouvernement de M. Karzaï, alors que les talibans pakistanais de Hakimullah Mehsud s'apprêtaient à prendre langue avec le gouvernement d'Islamabad dans l'espoir de lancer des négociations de paix.
Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Chaudhry Nisar, n'a pas mâché ses mots ce week-end pour dénoncer la frappe américaine, même si des documents révélés au cours des dernières années ont fait état d'une collaboration entre Washington et Islamabad sur le programme controversé des drones.
Le ministre a accusé les États-Unis de vouloir "saborder" le processus de paix et soutenu que "tous les aspects" de la relation entre Islamabad et Washington allaient être revus, une déclaration destinée avant tout à conforter l'opinion publique anti-américaine selon des commentateurs locaux.
Le Premier ministre Sharif, qui avait demandé au président Barack Obama de mettre fin aux tirs de drone lors d'une rencontre il y a deux semaines à la Maison Blanche, a ainsi convoqué le 4 novembre ses conseillers à la sécurité pour discuter de la marche à suivre après la frappe américaine.
Le chef du Tehreek-e-Insaaf (Parti de la justice, PTI), formation de l'ex-gloire du cricket Imran Khan aujourd'hui à la tête du gouvernement de la province stratégique du Khyber Pakhtunkhwa, frontalière de l'Afghanistan, a plaidé pour un blocus des convois de l'OTAN qui transitent par le Pakistan.
Après un bombardement américain ayant tué 24 soldats pakistanais fin 2011, Islamabad avait interdit pendant des mois aux convois de l'OTAN d'entrer ou de quitter l'Afghanistan.
AFP/VNA/CVN