Le président syrien refuse les ingérences étrangères à la conférence de Genève-2

Le président Bachar al-Assad a insisté, le 30 octobre auprès de l'émissaire international pour la Syrie, sur son refus de toute ingérence en faveur de l'opposition lors de la conférence de Genève-2 destinée à trouver une solution au conflit qui ravage le pays.

Au même moment, quelque 800 civils, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été évacués de Mouadamiyat al-Cham, une banlieue au sud-ouest de Damas tenue par les rebelles et assiégée depuis un an par l'armée.

"Le peuple syrien est la seule partie à avoir le droit de décider de l'avenir de son pays. Toute solution ou accord doit avoir l'aval des Syriens et refléter leur volonté, loin des ingérences extérieures", a dit M. Assad au cours d'une brève rencontre à Damas avec le médiateur Lakhdar Brahimi, selon l'agence officielle Sana.

Rencontre entre le président Bachar al-Assad (droite) et le représentant spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, le 30 octobre
Photo : AFP/VNA/CVN

Toujours selon Sana, M. Brahimi a de son côté souligné que "les efforts déployés en vue de la tenue de la conférence de Genève se concentr(ai)ent sur la façon de permettre aux Syriens de se réunir et de se mettre d'accord le plus tôt possible sur une solution à la crise".

M. Brahimi, qui n'était pas venu depuis décembre 2012 à Damas en raison d'une brouille avec le chef de l'État, a été reçu le 30 octobre pendant moins d'une heure seulement. L'émissaire, en tournée dans la région depuis le 19 octobre, doit rencontrer le 31 octobre des opposants de l'intérieur avant de se rendre le 1er novembre à Beyrouth.

Il n'a pas été reçu jusqu'à présent par l'Arabie saoudite, hostile à la conférence de paix de Genève, espérée pour fin novembre. M. Brahimi a cependant exprimé l'espoir de voir l'Arabie saoudite y participer. Sa porte-parole Khawla Matar a insisté sur le fait qu'il "apprécie le rôle du royaume saoudien pour faire avancer le processus de paix".

De son côté, la Russie, qui se trouve avec les États-Unis à l'initiative de cette conférence, a mis en garde contre un échec de la conférence Genève-2. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a averti qu'un renversement par la force du gouvernement syrien constituerait "une énorme menace" sur la région.

Pour le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, qui entame le 31 octobre une visite de deux jours en Russie, "l'objectif est désormais de faire" de la conférence de Genève-2 sur la Syrie un "succès" débouchant "sur la mise en place d'un gouvernement de transition" avec les "pleins pouvoirs".

AFP/VNA/CVN

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