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À Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète, la bactérie Yersinia pestis, transportée par les rats et transmise à l'homme par leurs puces, réapparaît chaque hiver austral (avril-septembre). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La prochaine épidémie de peste "risque d'affecter davantage Madagascar et même de déborder dans les pays voisins et au-delà", a alerté le directeur général de l'OMS, l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse à Genève.
La peste n'est plus aujourd'hui en mesure d'éliminer un tiers d'une population, comme lors de l'épidémie qui a balayé l'Europe au XIVe siècle. Mais elle n'a pas disparu pour autant. Elle reste endémique dans certains pays africains.
À Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète, la bactérie Yersinia pestis, transportée par les rats et transmise à l'homme par leurs puces, réapparaît chaque hiver austral (avril-septembre). En moyenne, 300 à 600 cas sont recensés.
La saison 2017 a fait exception. Plus précoce, l'épidémie, d'ordinaire cantonnée aux campagnes, a infesté les villes. Elle a été déclarée sous contrôle le 27 novembre, selon l'OMS. Plus de 200 morts ont été comptabilisés.
Le directeur général s'est rendu sur place, après l'annonce la sortie de la phase aiguë de l'épidémie, pour rencontrer les autorités malgaches. "Nous sommes d'accord pour dire que la prochaine transmission pourrait être de plus grande ampleur", a-t-il dit.
En raison des problèmes d'assainissement qui persistent sur l'île et de la résistance des puces à un grand nombre d'insecticides et autres produits chimiques habituellement utilisés pour les neutraliser, l'épidémie de 2017 "a laissé plus de réserves" de bactéries que d'habitude, a-t-il expliqué.
"Nous avons évalué la situation avec le gouvernement" et avons mis sur pied un "plan (qui) est prêt maintenant", a-t-il dit, sans donner de détails.
L'OMS, qui emploie quelque 8.000 personnes dans le monde, est chargée de fixer des normes pour les systèmes de santé de tous les pays et de coordonner les réponses aux pandémies, telles qu'Ebola.
Pour faire face plus rapidement aux urgences dans le monde, M. Tedros a appelé à la mise en place de véritables "armées de réserves sanitaires", expliquant que ce système devrait inclure la mise à disposition par une cinquantaine de pays de personnel sanitaire, prêt à être envoyé sur place.
L'OMS espère obtenir les premiers engagements des pays d'ici à la prochaine Assemblée générale de la santé en mai à Genève.
En 2016, les Etats membres de l'organisation avaient donné leur feu vert à une réforme très attendue de l'OMS pour qu'elle réponde plus efficacement aux situations d'urgence, en créant un programme doté d'un personnel spécifique qui peut être plus rapidement mobilisable.