>>Paris sous la neige : embouteillages monstres, la tour Eiffel fermée
Carte de vigilance de Météo France |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les huit départements de région parisienne restent placés en vigilance orange neige et verglas jeudi 8 février, "en raison du fort risque de phénomènes glissants liés à la fois au regel de l'eau liquide ainsi qu'à la couche de neige qui n'aura que peu fondu en journée", a averti Météo France.
Des températures "de -5° à -7°C, voire localement moins", sont attendues jeudi matin 8 février, selon Météo France, avant un possible retour de la neige en Île-de-France vendredi 9 février.
Mercredi soir 7 février, la situation revenait lentement à la normale après une nuit de désordre général sur les routes et dans les gares franciliennes provoqué par des chutes de neige "sans précédent depuis 1987", selon la Mairie de Paris.
Bloquées par les intempéries, plus de 1.500 personnes avaient dû passer la nuit de mardi 6 février à mercredi 7 février dans des centres d'hébergement, des gymnases, des gares ou à l'aéroport d'Orly. Sur la nationale 118, emblématique point noir au sud-ouest de Paris, 1.500 à 2.000 automobilistes sont restés bloqués dans leur véhicule pendant la soirée.
"La situation n'a rien à voir avec celle de la veille", s'est félicité le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, mercredi soir sur BFMTV. Il a toutefois précisé qu'il n'était "pas question de rouvrir" la RN 118, où environ 80 des 950 véhicules bloqués pendant la nuit doivent encore être dégagés.
Après un pic à plus de 730 kilomètres de bouchons mardi soir, le trafic automobile était beaucoup plus fluide en région parisienne, beaucoup d'usagers ayant renoncé à prendre leurs véhicules par peur des bouchons et des accidents. Le site officiel Sytadin recensait seulement 8 km d'embouteillages à 20h45.
La préfecture de police a toutefois renouvelé sur Twitter "ses consignes aux automobilistes de ne pas utiliser leurs véhicules pour la journée de jeudi 8 février".
Colère des transporteurs routiers
Ouvert quelques heures mercredi après-midi 7 février, le trafic poids lourds sera à nouveau interdit jeudi 8 février, ce qui a suscité la colère de représentants des transporteurs routiers.
Des voies recouvertes de neige, le 6 février à la gare de l'Est à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'insuffisance de coordination et le manque de clarté dans l'information contribuent à des situations incompréhensibles", a déploré l'Organisation des transporteurs routiers (OTRE), une des deux fédérations du secteur. "À l'approche d'un nouvel épisode neigeux annoncé pour vendredi 9 février, ces points de dysfonctionnement doivent impérativement être résolus", a-t-elle exhorté.
Dans le métro parisien, le trafic était "légèrement perturbé en raison des difficultés rencontrées par nos conducteurs pour se rendre sur leur lieu de travail", a expliqué la RATP en fin de journée. Si les bus devraient circuler "au cas par cas" jeudi 8 février selon l'état des routes, ils ne sortiront pas des dépôts en Essonne et Seine-Saint-Denis sur décision préfectorale.
Dans les gares, le trafic ferroviaire revenait doucement à la normale avec toutefois des annulations et des retards en raison de vitesses limitées pour des raisons de sécurité. En Île-de-France, "on aura en moyenne deux trains sur trois", a estimé le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, sur RTL.
La circulation des TGV sera assurée mais ils rouleront moins vite et "auront probablement entre une demi-heure et une heure et demie de retard sur l'Ouest", a-t-il pronostiqué.
Quant aux TER, ils devraient rouler normalement "mais il y aura sans doute des difficultés dans certaines régions, par exemple le Limousin", selon lui.
Ces 24 heures de désordre ont placé les autorités sous le feu des critiques des usagers et des partis politiques, les Républicains fustigeant notamment le "manque d'anticipation" du gouvernement.
"Il faut arrêter de faire croire n'importe quoi aux Français" et reconnaître qu'"il est difficile d'anticiper le nombre de centimètres de neige qu'il va tomber", leur a rétorqué le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a estimé sur BFMTV que "les 700 km de bouchons en Île-de-France, ça n'était pas normal". Et elle a pointé un "problème" et une "vulnérabilité très grande des réseaux de transports".
"L'ensemble des services publics pour l'ensemble de cette région doit peut-être se préparer beaucoup mieux à des épisodes exceptionnels comme ceux-ci", a-t-elle estimé, visant notamment l'exécutif régional dirigé par les Républicains.