Paris ne souhaite pas de tensions avec Rome sur le dossier des immigrés tunisiens

Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a déclaré le 18 avril à Bucarest en Roumanie que la France ne souhaitait pas de tensions avec Rome sur le dossier des immigrés tunisiens arrivés en Italie.

Interrogé par l'AFP sur l'existence de tensions avec l'Italie au sujet des migrants tunisiens, M. Guéant a répondu: "en tout cas, la France ne le souhaite pas". Le ministre français a souligné que la décision de Rome d'accorder des permis de séjour temporaire aux plus de 20.000 migrants tunisiens arrivés dans le pays depuis janvier "a été contestée par beaucoup de pays de l'Union européenne". "Mais, nous avons accepté cette disposition. En revanche il y a des conditions", a-t-il insisté en évoquant notamment la nécessité pour les migrants de "disposer de ressources financières suffisantes".

Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a estimé le 18 avril, dans une interview à la Republicca, que Rome et Paris, en dépit de leurs divergences sur la gestion des immigrés tunisiens, devaient "travailler ensemble" pour dissiper le nuage qui plane sur leurs relations.

Évoquant le sommet entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, prévu le 26 avril à Rome, M. Frattini a estimé qu' "une ombre" plane sur les relations franco-italiennes, dont "il faudra ressortir en réaffirmant la volonté de l'Italie et de la France de travailler ensemble, en tant que pays fondateurs de l'Union européenne", dans une interview à La Repubblica.

"Cela vaut pour l'immigration mais aussi pour la politique industrielle", a ajouté le ministre, à propos de la campagne d'acquisition de fleurons de l'économie italienne, comme les groupes Parmalat ou Bulgari, menée ces dernières semaines par plusieurs groupes français.

"Le problème de l'immigration est en train de devenir un peu comme celui du nucléaire. Tout le monde veut en parler mais personne n'en veut dans son jardin", a dit M. Frattini au quotidien.

Les relations franco-italiennes ont été marquées par un nouveau regain de tension le 17 avril après le blocage par la France de la circulation des trains depuis la ville de Vintimille vers la Côte d'Azur.

Vers 17h00 GMT, la circulation entre Vintimille (Italie) et Menton (France) a été rétablie. Selon le ministère français de l'Intérieur, elle avait été suspendue "à la demande du préfet des Alpes-Maritimes, en raison des risques de trouble manifeste à l'ordre public" que faisait courir une manifestation de militants et de migrants tunisiens.

Paris a respecté les règles européennes

La décision de la France de suspendre le 17 avril la circulation des trains depuis la ville italienne de Vintimille à cause d'une manifestation interdite a respecté les règles européennes, selon une première analyse faite le 18 avril par la Commission européenne (CE). Les autorités françaises ont expliqué les motivations de leur décision à la CE qui va les analyser, mais selon les premières indications, les règles de Schengen ont été respectées, a indiqué un membre des services de la CE.

Les autorités françaises ont précisé avoir suspendu la circulation des trains à cause d'une manifestation non autorisée en soutien aux migrants tunisiens "afin d'éviter tout risque d'accident".

La mesure a été "temporaire" et "n'a pas été au delà du strict nécessaire", a-t-il estimé. Il s'est agi d'une "mesure ponctuelle de gestion du trafic ferroviaire" pendant six heures, a-t-il précisé.

AFP/VNA/CVN

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