L'ex-chef de S21, la prison de la capitale entre 1975-1979, condamné à 30 ans de détention en juillet 2010 après des aveux complets, Kaing Guek Eav, alias Douch, s'est présenté devant la cour suprême du tribunal parrainé par les Nations unies avec pour objectif une libération pure et simple.
La cour n'étant habilitée à juger que ces deux catégories d'accusés, il se considère hors de sa compétence. "Douch n'était qu'un secrétaire qui n'avait pas d'autorité réelle pour prendre des décisions ou faire quoi que ce soit en contradiction avec la direction ou les ordres fixés par les échelons supérieurs", a résumé Me Kar Savuth, l'un de ses deux avocats.
L'ex-professeur de mathématiques, poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, n'avait atteint "qu'un rang très bas" au sein de l'appareil, a-t-il poursuivi.
"Douch n'était qu'un outil utilisé par ces gens et doit en conséquence tomber hors de la juridiction de la cour (...). S'il existe le moindre doute, l'accusé doit être jugé non coupable".
Le premier cadre du régime de Pol Pot à être jugé par la juridiction avait largement coopéré et demandé pardon aux victimes en première instance.
Au cours des trois ou quatre jours d'audience en appel, l'accusation tentera d'obtenir la perpétuité contre celui qui, si le premier verdict est confirmé, sera libérable dans moins de 19 ans.
Dans quelques mois, doit débuter le procès de quatre hauts dirigeants du régime, dont le "frère numéro deux" Nuon Chea. Aucun d'entre eux, à l'inverse de Douch, n'a l'intention de plaider coupable.
AFP/VNA/CVN