>>Israël renforce sa sécurité en prévision des obsèques de Peres
>>Le Nobel de la paix Shimon Peres est mort
Le cercueil de Shimon Peres porté par des membres de la garde parlementaire au début de ses obsèques le 30 septembre à Jérusalem. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président américain Barack Obama, ses homologues français et allemand, le prince Charles, le roi d’Espagne mais aussi le président palestinien Mahmoud Abbas, rare représentant de haut niveau du monde arabe...
Les funérailles de celui qui a été amplement salué comme un visionnaire infatigablement dévoué à la paix s’annoncent comme une congrégation exceptionnelle de chefs d’État et de gouvernement, de ministres, de diplomates et d’officiels de tous les acabits.
M. Obama, à la tête d’une délégation d’une trentaine de personnes, est arrivé peu après 8h00 (5h00 GMT) à bord d’Air Force One à Tel-Aviv avant de prendre la route de Jérusalem. Il prononcera le dernier éloge funèbre prévu au programme.
Avec la concentration de toutes ces personnalités dans le cimetière national du mont Herzl, la police israélienne, pourtant rompue aux menaces sécuritaires, est sur les dents.
Israël n’a pas connu de tel évènement au moins depuis les funérailles en 1995 d’Yitzhak Rabin, qui avait été récompensé en même temps que Shimon Peres et le leader palestinien Yasser Arafat du Nobel de la paix en 1994.
La police parle d’une opération sans précédent. Huit mille policiers ont été mobilisés. La sécurité intérieure chargée de la protection des personnalités a dit déployer des centaines d’agents.
Affection et admiration
Le mont Herzl, où reposent les "grands de la Nation", et une grande partie de Jérusalem seront coupés du reste du monde avant qu’Israël n’entre dans le shabbat, rituel repos hebdomadaire, en fin de journée.
Les obsèques coïncident avec le début des congés des grandes fêtes juives qui font redouter aux autorités un accès de violences palestiniennes.
L’axe routier vital entre Jérusalem et Tel-Aviv sera fermé sur son tronçon entre la ville sainte et l’aéroport international aux heures d’arrivée des délégations en début de matinée et de leur départ en début d’après-midi.
Quatre-vingt-dix délégations de 70 pays sont annoncées, selon le bureau de M. Peres.
Cette affluence rend compte de l’immense respect que s’était attiré M. Peres en 70 ans de carrière à tous les postes - Premier ministre, ministre de la Défense, des Affaires étrangères, président.
Entre 09h30 (06h30 GMT) et 12h30, entre les prières, les rites funéraires juifs et une chanson interprétée par le contre-ténor David D’Or, les trois enfants du défunt, l’écrivain Amos Oz, les plus hauts dirigeants israéliens, le président Obama et l’ancien président américain Bill Clinton diront leur affection et leur admiration.
Shalom Haver
Bill Clinton, arrivé jeudi 29 septembre, n’a pas attendu les funérailles pour aller saluer celui qu’il appelait un "ami véritable".
L’ancien président américain avait présidé en 1993 à la signature du premier accord d’Oslo et à la fameuse poignée de mains entre les ennemis israéliens et palestinien d’autrefois. "Shalom Haver" ("Au revoir, mon ami"): ses mots d’adieux prononcés aux obsèques de Rabin après son assassinat en 1995 sont restés dans la mémoire collective israélienne.
Le cercueil de Peres ceint du drapeau bleu et blanc frappé de l’étoile de David avait été exposé toute la journée sur le parvis du Parlement où 50.000 Israéliens ont fait leurs adieux à celui que tout le monde en Israël appelait Shimon et dont l’image était intimement associée à l’ascension d’Israël, de la naissance au statut de puissance régionale.
AFP/VNA/CVN