Obama et les républicains ne cèdent pas sur les impôts

Une nouvelle crise aiguë s'est ouverte le 20 décembre entre Barack Obama et les républicains qui ont bloqué un compromis fiscal au Congrès, le président les mettant en garde contre les conséquences économiques d'une hausse d'impôts pour 160 millions d'Américains dans 11 jours.

Dans un énième affrontement entre le président démocrate et ses adversaires majoritaires à la Chambre des représentants, lourd de sous-entendus à dix mois des élections présidentielle et législatives, les deux camps se sont retranchés le 20 décembre sur leurs positions, sans perspective d'issue immédiate à quelques jours de Noël. Dans la matinée, la Chambre a refusé d'examiner un projet de loi, fruit d'un compromis adopté samedi par 89 sénateurs démocrates et républicains sur 100, qui prolongerait des cadeaux fiscaux pour les salariés et l'assurance-chômage au delà de leur expiration le 31 décembre.

Contrairement aux souhaits de M. Obama, les sénateurs ne les ont prolongés que pour deux mois, vu leurs divergences sur la façon de le financer : les démocrates voulaient imposer davantage les plus riches, ce que les républicains ont rejeté.

M. Obama avait accepté cet état de fait, comptant sur une nouvelle prolongation fin février.

Mais les élus républicains de la Chambre, assemblée qui doit approuver ce plan dans les mêmes termes que le Sénat, sont entrés en révolte au motif que le dispositif ne donnerait qu'une visibilité à court terme aux acteurs économiques.

Le 20 décembre, ils n'ont pas formellement rejeté cette mesure, mais décidé de renvoyer le texte au Sénat pour négocier un nouveau compromis. Le président de la Chambre, John Boehner, a dit être prêt à discuter avec les sénateurs.

Or, le chef des démocrates au Sénat, Harry Reid, a jusqu'ici refusé de faire revenir ses troupes de vacances, estimant que son assemblée avait déjà fait son travail. À l'orée d'une année électorale - en novembre, M. Obama va remettre son mandat en jeu, la Chambre va être renouvelée, ainsi qu'un tiers du Sénat -, chaque camp rejette sur l'autre la responsabilité d'une hausse d'impôts qui toucherait 160 millions de salariés.

Lors d'une apparition impromptue dans la salle de presse de la Maison Blanche, M. Obama a insisté sur le danger que cette crise fait courir à l'économie américaine, encore convalescente selon lui.

"L'heure tourne, le temps presse. Et si les républicains de la Chambre refusent de voter sur le projet de loi du Sénat, ou même refusent de l'examiner, les impôts augmenteront dans 11 jours", a-t-il prévenu. "À l'heure actuelle, la reprise (économique) est fragile mais elle va dans la bonne direction. Notre échec (dans ce dossier) pourrait avoir des effets non seulement sur les foyers mais aussi sur l'économie tout entière", a ajouté le président. "Ne jouons pas au bord du précipice, les Américains en ont assez, ils sont fatigués de cela (...) j'appelle le président de la Chambre et les chefs des républicains à la Chambre à voter sur le projet de loi du Sénat", a encore affirmé M. Obama.

"J'ai besoin de l'aide du président, c'est compris?", a rétorqué quelques minutes plus tard M. Boehner, d'un ton de défiance, en persistant dans son refusa de faire voter la Chambre en l'état sur le texte.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a affirmé que M. Boehner "pouvait opter pour cette solution, s'il pense que la dernière mesure des républicains de la Chambre en 2011 doit être d'augmenter les impôts".

Dans ce dossier, les démocrates pensent avoir mis face à leurs contradictions des républicains qui, poussés par leur aile conservatrice du "tea party" se sont engagés à refuser toute hausse de la pression fiscale.

AFP/VNA/CVN

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