«Un conseil de sécurité nationale au palais présidentiel le 18 décembre a évoqué et condamné le raid nocturne des forces internationales sur la maison du chef de la lutte contre les stupéfiants dans la province (orientale) de Paktia, au cours duquel une femme a été tuée et quatre personnes ont été blessées", indique la présidence dans un communiqué.
Selon la présidence, le chef des forces de l'OTAN en Afghanistan (Isaf), le général américain John Allen, "s'est excusé auprès du président pour cet incident et a présenté ses con- doléances".
Le porte-parole de la coalition, le général allemand Carsten Jacobson a lui indiqué qu'il n'y avait "pas eu d'excuses de l'Isaf car une enquête était en cours" sur cette opération menée aux premières heures de le 17 décembre.
"Le général Allen a présenté ses condoléances et ses regrets pour la mort de la femme tué lors de l'incident", a de son côté déclaré dans la soirée le porte-parole du chef de l'Isaf le capitaine de frégate Brook DeWalt.
"Il a également assuré au président qu'il y aurait une enquête approfondie et qu'il lui communiquerait les résultats", a-t-il ajouté.
Les autorités provinciales de Paktia avaient annoncé le 17 décembre que le directeur du service de lutte contre les stupéfiants dans la province avait été arrêté en compagnie de ses deux fils, lors d'un raid nocturne de l'Isaf au cours duquel une femme avait été tuée et trois autres blessées.
Ces mêmes autorités ont indiqué que le responsable policier avait été libéré le 18 décembre.
L'Isaf a de son côté affirmé le 17 décembre avoir arrêté, au cours de cette opération, "un chef du réseau Haqqani", affilié aux talibans et dont la province est l'un des bastions, ainsi que deux insurgés, et avoir saisi des armes.
Le porte-parole du général Allen a indiqué le 18 décembre que celui-ci avait "ordonné la libération de deux des trois personnes arrêtées et le maintien en détention du présumé chef du réseau Haqqani".
La coalition avait reconnu le 17 décembre que deux femmes avaient été découvertes blessées par balles, dont l'une mortellement, dans le bâtiment visé après une fusillade, sans donner d'autres précisions.
Le président Hamid Karzaï a de nouveau demandé le 18 décembre la fin des opérations nocturnes des forces de la coalition contre les domiciles afghans, un des sujets de friction récurrents avec ses alliés de l'OTAN.
Ces raids, et les pertes civiles attribuées à l'Isaf, irritent fortement la population afghane et alimentent le ressentiment anti-occidental après dix ans de présence militaire étrangère.
AFP/VNA/CVN