Après le tempête Washi, les Philippines déclarent l'état de calamité nationale

Le président philippin Benigno S. Aquino a décrété le 21 décembre l'état de calamité nationale dans le but d'accélérer les efforts de secours et de réhabilitation dans les régions touchées par la tempête tropicale Washi (localement appelée Sendong).

"Tous les départements ainsi que d'autres agences gouvernementales concernées doivent par la présente mettre en œuvre et appliquer l'assistance médicale et les travaux de secours et de réhabilitation en conformité avec les plans opérationnels, les directives et les ordres" en ce qui concerne les catastrophes, a précisé M. Aquino.

La proclamation numéro 303 permet également de contrôler efficacement les prix des produits de base dans les régions sinistrées, a indiqué le secrétaire exécutif, Paquito Ochoa Jr. "Les pluies et les inondations dévastatrices causées par le typhon Washi ont provoqué des morts, des destructions et des dégâts incalculables" aux Philippines, a estimé M. Ochoa.

La déclaration du président permet aux autorités locales de consacrer leurs fonds de secours en cas de catastrophe aux efforts de sauvetage et de réhabilitation, a-t-il ajouté.

Selon le Conseil national de gestion et de réduction des risques de catastrophe, le nombre de morts causé par Washi a déjà dépassé 1.000 personnes.

La tempête tropicale Washi qui a balayé le Sud des Philippines ce week-end a fait un plus d'un millier de morts confirmés et de nombreux disparus, selon le dernier bilan officiel des secours communiqué le 21 décembre.

La tempête, qui a frappé l'île de Mindanao à partir de le 16 décembre au soir, a fait 1.002 victimes, selon l'Organisme national de prévention des catastrophes.

"Je m'attends à ce qu'il (le bilan) monte parce qu'il y a encore de nombreux disparus", a déclaré Benito Ramos, directeur de la sécurité civile philippine, sans donner de chiffre sur les personnes manquantes.

"Nous avons perdu le compte" des disparus, a-t-il reconnu. Le dernier bilan faisait état le 20 décembre de 957 morts et 49 disparus.

Le bilan s'est progressivement alourdi depuis le 17 décembre, à mesure que les corps emportés par les eaux remontaient à la surface ou étaient rejetés sur les plages.

Des villages entiers ont été balayés par les inondations, des routes et des ponts ont été détruits, jetant en pleine nuit des dizaines de milliers de personnes à la rue, sans vêtements ni nourriture.

Les intempéries ont particulièrement touché les plus pauvres dont les habitations illégales, érigées sur des terrains proches de cours d'eau, les exposent à une brusque montée des eaux.

Le président Benigno Aquino s'est rendu sur place le 20 décembre. Il a promis une aide de l'État à la reconstruction, mais demandé aux sinistrés de ne plus s'installer dans les zones inondables.

"Je vous promets que le gouvernement vous aidera à reconstruire vos maisons", a-t-il déclaré aux sinistrés, "mais en échange, vous devez vous engager à ne pas retourner là où vos vies sont constamment menacées".

Au total, quelque 284.000 personnes ont été déplacées et plus de 40.000 accueillies dans des centres d'hébergement publics.

Des navires des garde-côtes et de la Marine appuyés par trois hélicoptères de l'armée de l'air ratissaient toujours la zone mercredi pour retrouver des corps. "Il reste encore beaucoup de disparus. Ils réapparaissent sur les plages", des cadavres ayant été récupérés à près de 100 kilomètres des lieux dévastés, a souligné M. Ramos.

Devant l'afflux de corps, des communes ont envisagé des inhumations collectives pour éviter les maladies.

Les Philippines sont touchées chaque année par une vingtaine de tempêtes tropicales ou typhons. Mais la plupart touchent le Nord du pays, ce qui explique que les habitants de Mindanao n'étaient pas préparés, selon les autorités.

AFP/VNA/CVN

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