Nucléaire iranien : les discussions continuent, l'impatience grandit

Des avancées, pas de percée, encore du travail à faire : les tractations sur le nucléaire iranien vont bientôt entrer dans leur 8e jour à Lausanne, sans nouvelle date-butoir fixée pour parvenir à un compromis, mais les négociateurs commencent à donner des signes d'impatience.

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Car après une semaine de discussions "très difficiles, très compliquées", maintenues sous pression par une date-butoir (le 31 mars) désormais expirée, un sentiment de lassitude était perceptible chez certains négociateurs.
Une réunion des grandes puissances et de l'Iran, le 31 mars à Lausanne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il est temps pour nos partenaires dans la négociation de saisir le moment et l'opportunité (d'un accord) qui ne se répètera peut-être pas", a déclaré mercredi soir 1er avril le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.
De leur côté, plusieurs diplomates occidentaux ont au cours des dernières heures exhorté Téhéran à "prendre les décisions", certains jugeant qu'il était temps "de dire oui ou de dire non".
Cela n'a pas empêché le secrétaire d'État américain John Kerry de faire annoncer qu'il resterait à Lausanne "au moins jusqu'à jeudi matin 2 avril".
"Nous continuons à faire des progrès mais nous n'avons pas encore atteint un compromis politique. M. Kerry va donc rester à Lausanne au moins jusqu'à jeudi matin 2 avril pour continuer les négociations", a indiqué sa porte-parole.
Toujours les mêmes points d'achoppement
Les discussions achoppent toujours sur les mêmes points, même si des avancées existent, selon des diplomates occidentaux et iraniens.
Ces deux points sont : les sanctions et la recherche et le développement permettant à l'Iran de développer des centrifugeuses plus performantes.
Les centrifugeuses permettent d'enrichir l'uranium et cette question est au cœur du problème. Enrichi à 90%, l'uranium est destiné à la fabrication d'une bombe atomique, et la communauté internationale soupçonne Téhéran de vouloir acquérir cette arme, ce que l'Iran a toujours démenti.
Les grandes puissances (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) veulent donc brider le programme nucléaire iranien et le contrôler étroitement pour s'assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Ce dernier point pose aussi problème. L'Iran est soumis à un régime strict de sanctions américaines, européennes, et surtout onusiennes.
"Ils veulent savoir précisément comment elles seront suspendues, abrogées, dans quel ordre, lesquelles...", a expliqué un diplomate du P5 +1, le groupe des grandes puissances.
La levée -progressive ou immédiate- des sanctions, la façon de les réimposer en cas de violations de ses engagements par l'Iran sont également discutées au sein du P5 +1, où Russes et Chinois, hostiles aux sanctions, sont plus disposés à les alléger rapidement que d'autres (États-Unis, France). Mais ça ne remet pas en cause la dynamique de la négociation et la solidarité du groupe des grandes puissances, a assuré cette source.

AFP/VNA/CVN

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