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Le tir sportif bénéficie d'importants investissements pour remporter un titre olympique. |
Photo : VNA/CVN |
Après avoir quitté les deux dernières éditions des Jeux olympiques (JO) les mains vides, le sport vietnamien a commencé à exposer ses faiblesses. Bien qu’il se distingue souvent lors des Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), il peine encore à s’imposer dans des compétitions majeures comme les Jeux asiatiques (ASIAD) ou les JO. Les performances des athlètes vietnamiens révèlent un écart notable par rapport aux favoris des JO, rendant difficile l’espoir d’un miracle.
Identifier les défis...
Avant même l’ouverture des JO de Paris en août dernier, une série de problèmes dans le sport vietnamien avait été identifiée. Le nombre de jeunes talents dans certaines disciplines de haut niveau reste modeste. Le pays manque également d’entraîneurs nationaux qualifiés pour améliorer les performances techniques. Ces difficultés, combinées aux obstacles habituels (infrastructures insuffisantes, manque de financement pour recruter des experts, organiser des stages et compétitions à l’étranger, etc.), freinent l’entraînement et réduisent les résultats des athlètes.
Conscients de ces enjeux, les responsables du secteur sportif ont jugé nécessaire de concentrer toutes les ressources sur le développement des ressources humaines dans le sport de haut niveau. Il est essentiel de bâtir une équipe d’athlètes et d’entraîneurs à la fois nombreuse et qualifiée, tout en créant de nombreux postes clés (enseignants, chercheurs, techniciens, gestionnaires) pour soutenir et répondre aux exigences du processus de formation.
Selon le projet "Sélection, formation et développement des talents sportifs et des ressources humaines dans le sport de haut niveau d’ici 2035", 16 disciplines (athlétisme, natation, haltérophilie, tir sportif, tir à l’arc, taekwondo, lutte, escrime, boxe, gymnastique, cyclisme, aviron, karaté, pencak silat, wushu et football) ont été sélectionnées parmi 32 disciplines clés pour se concentrer sur la formation.
Les instances sportives continuent de se concentrer sur les disciplines olympiques et asiatiques. |
Photo : VNA/CVN |
Le Vietnam vise à sélectionner et entraîner environ 3.700 athlètes talentueux d’ici 2035. Pour soutenir cette nouvelle génération de jeunes talents, il est nécessaire de former environ 600 entraîneurs, 400 licenciés, 300 masters et 150 docteurs en matière de sport.
Comme l’a affirmé le directeur de l’Autorité du sport du Vietnam, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, Dang Hà Viêt, pour améliorer la qualité technique des athlètes, le secteur du sport devrait sélectionner une nouvelle génération d’athlètes et les diviser en trois groupes principaux. Le premier sera composé des 30 meilleurs individus ayant la capacité de remporter des médailles d’or aux ASIAD et répondant aux normes olympiques. Ils bénéficieront de conditions favorables pour suivre des stages de longue durée à l’étranger. Le deuxième concernera les athlètes prometteurs pour les ASIAD. En plus des entraînements dans le pays, ils seront envoyés à l’étranger pour participer à des compétitions internationales et suivre des stages courts. Le dernier groupe regroupera les athlètes des disciplines populaires au Vietnam, comme le football, le volley-ball ou le tennis. Le secteur du sport maximisera les ressources de la société tout en combinant le budget de l’État pour soutenir leur formation.
Cette répartition en groupes distincts aidera les responsables du sport à déterminer rapidement les méthodes et lieux de formation. Cela permettra également de renforcer le développement des cadres, des entraîneurs et des experts, tout en esquissant des orientations spécifiques pour chaque discipline sportive.
… et trouver des solutions
Le directeur de l’Autorité du sport du Vietnam, Dang Hà Viêt, a souligné : “Il faut jusqu’à dix ans de formation pour qu’un +diamant brut+ puisse obtenir des résultats initiaux dans le système des compétitions nationales. Tandis qu’il est nécessaire de rechercher et de former des milliers d’athlètes qu’un seul soit capable de remporter les ASIAD ou de prétendre à une médaille olympique. Ce processus demande beaucoup d’engagement, de temps et de ressources financières. De plus, pour que le plan soit exécuté de manière cohérente, il est crucial d’avoir le soutien d’un système de sélection structuré dans les 63 provinces et villes, à tous les niveaux, de l’école primaire à l’université”.
Ces dernières années, les autorités de la capitale ont toujours priorisé l’investissement dans les infrastructures et les équipements nécessaires à l’entraînement et aux compétitions. Le 26 août 2022, la ville a promulgué le Plan N°230, visant à mettre en place un mécanisme pour attirer les talents sportifs.
Dans la première phase, de 2022 à 2025, l’accent est mis sur la recherche et la proposition de mécanismes et de politiques pour attirer les talents, tout en encourageant les organisations et les individus à participer à la formation et au développement.
Lors de la deuxième phase, de 2026 à 2030, la capitale se concentrera sur l’étude et la proposition de modifications aux systèmes et formes de récompense pour les athlètes et entraîneurs médaillés olympiques, tout en continuant à ajuster les mécanismes et politiques en fonction de la réalité.
Depuis début 2024, les athlètes remportant des médailles d’or, d’argent et de bronze aux JO bénéficient d’une rémunération mensuelle respectivement de 74,5 millions, 41 millions et 33,5 millions de dôngs. Ceux qui se qualifient pour les JO recevront un soutien de 17 millions de dôngs par mois. Ce niveau d’aide, un record pour le sport national, sera maintenu de manière continue pendant quatre ans, en accord avec le cycle olympique.
Ces décisions témoignent de la volonté de la capitale d’encourager les athlètes à redoubler d’efforts, afin d’apporter gloire à leur région et au sport vietnamien dans son ensemble.
Phuong Nga/CVN