Vers un nouveau départ du sport vietnamien

Les résultats insatisfaisants de la délégation vietnamienne aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 poussent le secteur sportif à réfléchir aux moyens d’améliorer la formation dans les disciplines susceptibles de faire gagner des médailles au pays.

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Le rowing bénéficiera de la politique d’investissement de pointe appliquée par les instances sportives nationales.
Photo : VNA/CVN

Les 18 sportifs vietnamiens ayant pris part aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo 2020 sont rentrés au pays les mains vides. Dans le classement par nations, le Vietnam fait partie des délégations sans médailles, derrière plusieurs pays d’Asie du Sud-Est comme les Philippines, la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie. Ce résultat a mis en évidence les faiblesses du secteur sportif et le travail qui doit être fait pour améliorer la situation.

Un encadrement professionnel à améliorer

"Nous avons beaucoup de sportifs prometteurs. Cependant, il semble que les programmes de formation ne sont pas parvenus à exploiter pleinement leur potentiel. Parmi tous les problèmes, l’encadrement ne répond souvent pas aux exigences du milieu professionnel", estime Nguyên Trong Hô, ancien directeur du Département des sports de haut niveau 2, relevant du Département général de l’éducation physique et des sports.

Alors que les sportifs de haut niveau ont besoin de méthodes d’entraînement professionnelles différentes de celles des jeunes, la plupart des coaches au Vietnam accompagnent leurs poulains de la période junior à la période senior. "S’ils ne se développent pas en plusieurs années, un changement d’entraîneur s’impose, sinon leurs talents seront gaspillés", a-t-il ajouté.

"Lors des dernières éditions des Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), nos performances étaient assez stables et solides. Cependant, si nous voulons briller dans les arènes plus difficiles comme les Jeux asiatiques (ASIAD) et les JO, nous devrons élaborer une bonne stratégie à long terme et investir fortement dans la formation", a souligné Hoàng Vinh Giang, vice-président du Comité olympique du Vietnam.

L’athlète Quách Thi Lan (centre) en compétition, au 400 m haies dames, aux JO de Tokyo 2020.
Photo : Reuters/VNA/CVN

Il a suggéré que les responsables sportifs devaient changer leur façon de sélectionner les activités. Un meilleur système, plus rationnel, pour sélectionner des sportifs de qualité est ainsi indispensable. Cela aiderait à sélectionner des élites pour des sports appropriés. "Si nous pouvons mener ces activités, nous pourrions soit économiser de l’argent, soit investir plus efficacement dans nos sportifs", a insisté M. Giang.

Selon lui, la formation et l’entraînement des meilleurs éléments dans les sports ciblés jouent un rôle crucial, en vue de leur donner les meilleures chances de remporter des médailles lors des grandes compétitions internationales. Il recommande par exemple d’envoyer les sportifs prometteurs à l’étranger pour faire des stages de longue durée dans des structures conçues pour le haut niveau, ce qui leur permettra d’exploiter pleinement leur potentiel.

"Un tel environnement, et être entouré de bons sportifs, aiderait certainement les élites du sport vietnamien à devenir plus professionnels, à approfondir leur expérience et à renforcer leur compétitivité. Ils ne seraient ainsi plus nerveux lors des grandes compétitions", a-t-il expliqué.

Nguyên Trong Hô a abondé en ce sens. "Les investissements doivent se concentrer sur quatre points majeurs : compétitions, disciplines, épreuves et sportifs cibles (c’est-à-dire les compétitions, disciplines, épreuves et sportifs représentant une possibilité de médaille pour le pays, ndlr). Si nous voulons vraiment atteindre le niveau olympique, nous devons investir dans les disciplines olympiques, puis celles de l’ASIAD et des SEA Games. Il est difficile de tout couvrir à la fois", a-t-il précisé.

Focaliser et planifier sur le long terme

L’athlétisme et la natation, par exemple, sont deux sports où les chances de décrocher une médaille sont faibles, tout simplement parce que le physique des Vietnamiens ne peut entrer en concurrence avec à celui de leurs amis internationaux. Mais la situation est tout à fait différente pour l’haltérophilie, le badminton, le tir à l’arc, le tir et les arts martiaux.

"Si nous nous concentrons sur ces disciplines de manière méthodique, nous pourrions rivaliser pour des médailles aux JO", a-t-il dit. Et d’ajouter : "L’haltérophilie et les arts martiaux sont des sports clés, mais nous devons choisir des catégories des moins des 65 kg pour les hommes et 60 kg pour les femmes, dans lesquelles nous sommes vraiment bons. Nous devons donner la priorité à ces disciplines et convertir nos jeunes à les exercer".

Cette stratégie apparaît aussi comme judicieuse économique dans la mesure où Hoàng Vinh Giang et Nguyên Trong Hô estiment que sur le court terme, il sera difficile pour le secteur sportif de trouver un soutien financier important. Il faut ainsi avoir une stratégie à long terme et être patient.

Le directeur général adjoint de l’Administration des sports du Vietnam, Trân Duc Phân, a promis que lors des prochaines réunions entre les responsables sportifs, les entraîneurs et les athlètes, ils discuteront de solutions possibles.

Bien que le résultat ait été médiocre, le secteur sportif a tiré des leçons et trouvera une meilleure façon de concourir dans les événements à venir.

"Nous devons déployer un projet qui peut être adapté à la réalité. Il doit inclure un point de vue clair sur l’investissement, les plans de proposition et la façon de les réaliser. J’espère que nos sportifs seront prêts à disputer des médailles aux prochains Jeux olympiques dans trois ou sept ans", a conclu M. Phân.

Phuong Nga/CVN

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