En début de soirée, les derniers manifestants qui occupaient encore la principale place du centre de Kandahar l'ont quittée, a constaté le correspondant de l'AFP.
Le Dr Daud Farhad, chef du principal hôpital de Kandahar, ex-capitale du régime des talibans, a fait état de "dix morts et 83 blessés jusqu'à maintenant".
"Parmi les blessés figurent un agent de l'Agence afghane de renseignement (NDS) et un policier. Le reste sont des manifestants", a-t-il déclaré. Un médecin de cet hôpital, le Dr Abdul Qayoum Pukhla, avait auparavant indiqué que toutes les victimes avaient été blessées par balles ou par des jets de pierres.
Les derniers protestataires qui occupaient encore, assis, la principale place du centre-ville sont partis en début de soirée tandis que les meneurs de la manifestation se sont rendus au gouvernorat pour rencontrer les autorités provinciales.
Au plus fort de la matinée, plusieurs milliers de manifestants divisés en plusieurs groupes avaient arpenté différents quartiers de la ville.
Les autorités provinciales ont accusé des "ennemis du peuple et de l'Afghanistan", terme habituellement utilisé pour désigner les insurgés talibans, d'avoir infiltré la manifestation. "Quand la manifestation a commencé, des +éléments destructeurs+ ont infiltré les manifestants et ont fait des victimes civiles", a déclaré le gouverneur de la province de Kandahar, Toryalai Wesa, soulignant que les autorités n'avaient pas été averties et n'avaient pas autorisé la manifestation.
Attaque contre les bureaux de l'ONU
Cinq manifestants afghans ont été également tués, selon le gouverneur de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale.
À Mazar-I-Sharif, grande ville du Nord de l'Afghanistan, où quatre Népalais et trois Européens employés de l'ONU ont été tués le 1er avril dans l'attaque des bureaux de l'UNAMA lors d'une manifestation similaire, la situation était revenue à la normale le 2 avril.
Aucun déploiement sécuritaire particulier n'était constaté, à l'exception de policiers devant les locaux en partie incendiés de l'ONU.
Le ministère afghan de l'Intérieur a annoncé le 2 avril que "30 suspects liés aux violences à Mazar-I-Sharif" avaient été arrêtées et allaient être interrogées pour savoir qui a provoqué les violences.
Cette attaque est la plus meurtrière contre l'ONU en Afghanistan depuis l'invasion de ce pays par une coalition internationale fin 2001, pour renverser le régime des talibans.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé le 1er avril le gouvernement afghan à améliorer la protection du personnel de l'ONU, quelques heures après que sept employés de l'organisation ont été tués à Mazar-i-Sharif.
À l'issue d'une réunion extraordinaire, les 15 membres du Conseil de sécurité ont publié un communiqué dans lequel ils condamnent "dans les termes les plus forts" l'attaque des bureaux des Nations unies à Mazar-i-Sharif. Dans son communiqué, le Conseil de sécurité appelle "le gouvernement afghan à traduire les responsables en justice et à prendre toutes les mesures possibles, avec l'assistance de l'ISAF (Force internationale d'assistance et de sécurité), pour assurer la protection du personnel de l'ONU et de ses locaux". Selon Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix, certains des employés de l'ONU blessés dans l'attaque ont été évacués du site. Malgré l'attaque, l'antenne de Mazar-i-Sharif ne sera pas fermée, a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN